Candidat à l’organisation des Mondiaux d’Athlétisme en 2017, le Qatar aurait effectué des versements suspects, pour tenter de faire pencher la balance en sa faveur. Si Londres l’avait finalement emporté, l’information révélée par Le Monde interpelle alors que le Qatar a été désigné pour organiser l’édition 2019 des Mondiaux.
Le quotidien Le Monde révèle ce vendredi que le Qatar, candidat à l’organisation des Mondiaux d’athlétisme 2017, aurait tenté d’acheter sa victoire en 2011, année d’attribution de l’organisation de l’événement, à travers plusieurs virements bancaires suspects. La somme évoquée, 3,5 millions de dollars (2,5 millions d’euros), aurait été versée en deux fois, par la société QSI en faveur de Pamodzi Sports Consulting, société spécialisée dans le marketing sportif et dirigée par Papa Massata Diack. En 2011, le Qatar n’avait pas remporté l’organisation, confiée à Londres, mais a été désigné pour accueillir les Mondiaux en 2019.
Les Diack au centre du jeu
C’est surtout l’évocation du nom de Diack qui interpelle. Ce dernier était consultant marketing pour la Fédération internationale (IAAF) jusqu’en 2014 tandis que son père, Lamine Diack, ex-président de l’IAAF (1999-2015) est mis en examen depuis novembre 2015 pour «corruption» et «blanchiment aggravé». Sous le coup d’un mandat d’arrêt international lancé par la France, en charge du dossier, Papa Massata Diack réside encore au Sénégal.
Les deux versements mentionnés, ont été effectué le 13 octobre 2011 (3 millions de dollars) et le 7 novembre (500 000 dollars), soit quelques jours avant le vote. Trois ans plus tard, le Qatar a finalement obtenu ce qu’il convoitait en envoyant notamment une lettre aux membres du conseil de l’IAAF, s’engageant à verser 37 millions de dollars en sponsoring et droit télévisuels. Le Monde révèle que d’autres transferts suspects avait été effectués au préalable (2010 et 2011), par l’intermédiaire d’achats de produits de luxe. De quoi rendre un peu plus obscures les conditions d’attribution des Mondiaux d’athlétisme. L’édition 2021, attribuée à Eugene (États-Unis), la ville «de» de Nike, fait également l’objet d’une polémique.