La ville de Tombouctou, dans le nord-ouest du Mali, était jeudi en partie contrôlée par un nouveau groupe armé, le Front national de libération de l’Azawad (FNLA), formé par des Arabes et qui ne se dit ni sécessionniste ni islamiste

La ville de Tombouctou, dans le nord-ouest du Mali, était jeudi en partie contrôlée par un nouveau groupe armé, le Front national de libération de l'Azawad (FNLA), formé par des Arabes et qui ne se dit ni sécessionniste ni islamiste, a appris l'AFP de sources concordantes.

Le FNLA, créé courant avril, a pris jeudi le contrôle des entrées est et sud de la ville, où sont arrivés une centaine de ses hommes, selon ces sources sécuritaires, islamistes et du FNLA.

Les entrées nord et ouest ainsi que le reste de la ville étaient tenus par deux autres groupes armés, Ansar Dine (islamiste) et le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg indépendantiste).

"Les Arabes ont décidé de défendre leur région", a déclaré Mohamed Ould Fany, un des responsables du FNLA, joint par l'AFP à propos de l'entrée du mouvement dans Tombouctou.

"Nous avons demandé à ceux qui réclament l'indépendance" du nord du Mali "de quitter notre région. Nous, nous sommes pour la paix, et nous sommes dans le Mali, pas pour créer une République à part", a-t-il précisé.

Selon une source sécuritaire d'un pays voisin du Mali parlant sous strict anonymat, "les gens du FNLA sont venus prendre jeudi le contrôle de l'entrée est et sud de la ville de Tombouctou avec de très nombreux combattants armés arrivés à bord de véhicules". Elle a parlé d'"une centaine d'hommes".

"Il y avait plus d'une centaine d'hommes, des combattants armés" dans les véhicules, a de son côté affirmé un responsable de la police qui ne travaille plus depuis que cette cité mythique du vaste nord malien est tombée, début avril, sous le contrôle d'Ansar Dine, du MNLA, d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et de divers groupes criminels.

"Ce sont des Arabes qui ont pris le contrôle de deux endroits aux entrées sud et est de Tombouctou", a dit ce responsable, sans plus de détails.

Une source au sein d'Ansar Dine, qui prône l'instauration de la charia (loi islamique) au Mali, a affirmé que son mouvement gardait avec le MNLA le contrôle des entrées nord et ouest de la ville, le centre de la cité ainsi que l'aéroport.

Cette action du FNLA coïncide avec la tenue d'une réunion des divers groupes armés actifs dans le nord du Mali, composé des régions administratives de Tombouctou, Gao et Kidal (nord-est), selon plusieurs sources.

Cette rencontre se tient à Gao depuis mercredi, et ses conclusions sont attendues avant le week-end, d'après ces sources.

Le FNLA, composé quasi-exclusivement d'Arabes, a annoncé sa création le 8 avril, en affirmant disposer de 500 hommes armés et du matériel militaire nécessaire "pour se battre".

Il a pour secrétaire général Mohamed Lamine Ould Sidatt, un élu de la région de Tombouctou, et son "état-major militaire" est commandé par un lieutenant-colonel de l'armée malienne ayant fait défection, Housseine Khoulam.

Le FNLA s'est présenté comme un mouvement laïc et a expliqué sa création par l'"abandon" de l'Azawad par l'Etat malien depuis des années, en citant parmi ses objectifs sa volonté de la libérer de l'emprise des autres groupes armés.

L'Azawad est une région naturelle s'étendant du nord-est au nord-ouest du Mali, considéré par le MNLA comme le berceau des Touareg.

Le FNLA a affirmé également rechercher "l'instauration d'un climat de confiance" entre les communautés du nord du Mali, "la sécurisation des personnes et des biens" dans la région, "l'instauration d'un cadre de dialogue pour une paix durable" dans la zone.

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