La fin du combat qui opposé Balla Gaye 2 à Yékini le dimanche 22 avril est loin d’être sifflée. La suite du duel historique se joue entre l’ancien « roi des arènes », Manga 2 et le conseiller technique attitré de Yékini, Robert Diouf.
Ce dernier a, au lendemain de la première défaite de son poulain, accusé Manga 2 d’avoir trahi Yékini. L’accusé, lui dégage en touche. « Tout ce que Robert cherche, ce sont des justificatifs, mais ses accusations sont un long tissu de contrevérités », jure Manga 2. Qui annonce avoir saisi son conseiller juridique pour que cette affaire soit tirée au clair.
Les accusations de Robert Diouf
« A l’issu du combat du 22 avril 2012, dans les comptes rendus de la presse, mon nom a été cité, à plusieurs reprises, faisant état de prétendus saccages de mes domiciles à Joal et à Dakar et d’autres accusations qui sont d’une extrême gravité. Il est écrit à la première page du journal « SunuLamb » du mardi 24 avril 2012 que « c’est Manga 2 qui a battu Yékini ». Dans la même édition du journal, à la page 6, on peut lire encore : « Fadjouth en colère contre Manga 2, dans la même page, des individus dénommés Fall Tine, Modou Dieng, y ont déclaré dans des interviews que « cette défaite de Yékini est due à la trahison de Manga 2 ». Plus loin, l’un d’eux a affirmé que « dans la nuit du vendredi, « Balla Gaye 2 et venu à Fadjouth avec Manga 2 et a passé la nuit chez lui ». Le même jour dans le journal l’observateur, à la page 15, répondant à une question relative au soi-disant saccage de mes domiciles à Dakar et à Joal, Robert à répondu, « j’ai entendu que sa maison a été saccagée à Dakar. Et à Fadjouth où il était le jour du combat, sa maison a failli être attaquée par des gosses, mais la gendarmerie est intervenue à temps pour le sauver. » Ce qui est faux. Dans cette même interview, il affirme que le fils de Double Less a passé une nuit à Fadjouth pour des pratiques mystiques.
Ces graves accusations ne sont qu’un long tissu de contrevérités. Cela date de plusieurs mois, précisément depuis le combat qui a opposé Bombardier à l’adversaire de Balla Gaye 2 (Yékini) jusqu’au combat du dimanche dernier. Au regard de mon statut d’ancien champion, qui compte beaucoup d’amis et de sympathisants et qui, de plus, est président de l’association des anciens lutteurs, je me dois de tirer au claircette affaire qui pourrait atteindre mon honorabilité. Je rassure mes sympathisants que je suis sain et sauf. Quand à faire un acte pouvant porter préjudice à mon prochain, je ne saurais m’y attarder car je suis profondément croyant. Cela ne date pas d’aujourd’hui. C’est depuis les combats Yékini/Tyson et Yékini/Bombardier que je subis ces accusations. Pourtant, Yékini a remporté tous ces deux combats. Il n’y a pas eu de bruit et les gens disaient pourtant que j’étais contre Yékini. Donc, si j’étais derrière tout cela, il n’aurait jamais remporté ces combats. C’est Robert en personne qui avait déclaré qu’il m’a vu en compagnie de Bombardier dans une voiture 4*4. Il l’a dit à un de mes parents. Celui-ci m’a appelé et nous a convoqués tous les deux pour une séance d’explication. J’ai dit aux notables que j’ai entendu que j’étais l’entraineur de Bombardier, alors que c’était faux. Les notables lui ont posé la question de savoir d’où est-ce qu’il tirait cette information, il leur a dit que c’était un enfant qui m’avait vu en compagnie de Bombardier et qui l’en avait informé. Les notables lui ont alors dit qu’il n’avait pas agi en responsable et que le linge sale se lavait en famille. Il m’a présenté des excuses. Donc s’il revient aujourd’hui pour dire que le jour du combat j’étais à Fadjouth, alors que cela fait deux semaines que je n’y suis pas allé, cela m’étonne. Car j’étais dans ma chambre aux Parcelles Assainies. Aucune de mes maisons n’a été saccagée. Ce sont des propos indignes d’un responsable. Je pense que Robert cherche des justificatifs, peut-être qu’il a empoché de l’argent qu’il a dépensé à sa guise. Et comme il n’a pas eu le résultat espéré pour ce combat, il veut de dérober et me mettre en mal avec les gens et avec Yékini ».
Plainte ou pas plainte
« Nous avons rien à nous dire Robert et moi. Il a fui la confrontation, car hier (lundi) les sages de Fadjouth nous avaient convoqués, mais Robert n’est pas venu, prétextant qu’il avait un rendez-vous. On ne peut pas le forcer. Mais il peut tout de même se justifier, car nous avons vécu beaucoup de choses ensemble. Lorsque j’étais en activité, Robert n’a jamais assisté à ma préparation, il attendait toujours que je sois dans l’enceinte pour arriver. Il réclamait toujours le prix se son transport. J’ai tout fait pour ce grand frère. Qu’il ne me pousse pas à dire des choses que je préfère taire. C’est pour cette raison que j’ai soumis l’ensemble du dossier de presse traitant de cette question à mon conseiller juridique, qui fera le nécessaire pour que les auteurs de cette manipulation, tapis dans l’ombre, soient démasqués et assignés à apporter les preuves de leurs allégations. »
Son différend avec Robert Diouf
« Le problème, c’est que Robert ne veut pas que j’approche les choses qu’il gère. Il aime avoir de l’autorité, alors qu’il est dépassé par la lutte. Il est déconnecté. Robert a toujours comme cela. Quand j’exerçais encore dans la lutte, il m’avait dit de faire attention à Ambroise Sarr (entraineur de l’équipe nationale du Sénégal, Ndlr). Il m’a aussi dit que comme Alioune Sèye m’a terrassé, Ambroise allait lutter contre lui et le battre juste pour montrer qu’il est plus fort que moi. Un jour, je revenais de l’entrainement avec Docteur Faye, alors que nous avions l’habitude d’aller chez moi pour prendre quelques rafraichissements, Robert m’a dit de faire attention à lui. Donc je suis sûr que ce qu’il me disait, c’est la même chose qu’il est entrain de dire à Yékini. Quand un responsable tient certains propos, c’est qu’il ne doit pas être bien dans sa peau. Robert a clairement dit qu’il n’y avait pas de possibilités qu’on se réconcilie tous les deux. Ce ne sont pas des propos dignes d’un vrai responsable. Quand on dit que j’ai des problèmes avec Yékini, cela me pose problème, car j’ai des parents qui aident Yékini dans ses combats. Mamady Ndiaye, fils de Robert, est dans mon école de lutte. Si j’avais cette puissance, au point de faire tomber Yékini, je ferais en sorte que Mamady Ndiaye ne soit jamais vaincu. Que les gens reviennent à la raison. Il ne sert à rien d’inventer des choses juste pour salir la peau des autres. Surtout mes parents sérères qu’ils sachent raison garder. Le comportement de Robert, le jour du combat Yékini/Balla Gaye, n’est pas digne d’un responsable. J’ai décelé beaucoup d’erreurs ce jour là. Tout ce qu’on raconte de mauvais sur moi, n’est que l’œuvre d’une seule personne : Robert. Lorsque j’ai vu ce que Robert a dit sur moi, j’ai appelé son fils, Mamady Ndiaye, pour lui en parler. Il m’a rappelé pour me dire qu’il avait honte et qu’il était blessé par les propos tenus par son père. »
Ses rapports avec Yékini
« Je n’ai jamais entendu Yékini dire du mal de moi. Et je ne tiendrai jamais de propos déplacés à son endroit. Au contraire, c’est une fierté pour moi qu’un sérère soit « roi des arènes ». Robert n’a qu’à arrêter de faire de l’amalgame. Qu’il ne m’utilise pas pour se justifier. Yékini est mon petit frère. Nous n’avons jamais eu de problèmes. Mais chacun sa vision. J’évoluais à l’écurie Sérère et lui a préféré intégré l’écurie Ndakaaru à son arrivée dans la lutte avec frappe. Donc il y a divergence. En lutte, chacun a ses croyances mystiques et ses confidents. Si Yékini avait besoin de mes conseils, il aurait pu par courtoisie m’appeler au téléphone pour qu’on discute. J’avais organisé un Mbapat à Joal Fadjouth et Yékini et un nommé Malick Cissé étaient finalistes, il s’est dit que j’étais contre Yékini, mais il n’en est rien. J’ai organisé le tournoi, mais je n’en étais pas l’arbitre. Ce sont des propos fabriqués qu’on lui a fait croire. Peut-être que c’est cela que Yékini garde contre moi. Yékini et moi, nous ne fréquentons pas les mêmes milieux. Nous nous sommes rencontrés une fois au stade. Mon poulain, Papis Général, dansait. Yékini est descendu pour danser avec lui. Je les ai rejoints et nous avons dansé ensemble. C’est la seule fois que nous sommes entrés en contact. »