De la Haine à la Sottise : Adama GAYE Acte III

L’homme est fait de sève et de maine disait Birago, et dans nos contrées de ndoumbélane il est de notoriété publique que ces codes génétiques marquent les individus. On est donc toujours bien inspiré encore aujourd’hui de choisir son couple en fonction des codes qui par delà le sang font des gens des nobles, des gens de caste, mais aussi des guers et des guewels et des gnégnos. En réalité voila ce qui a fondé notre société sénégalaise durant toute son existence. Au bon vieux temps cela était respecté mais de nos jours tout s’enchevêtre et se mélange sans état d’âme, et il n’est pas rare que des attitudes choquent sans qu’on puisse correctement les décrypter. L’ironie du sort c’est que bien souvent ceux qui sont sensés être les sujets de décryptage en sont malheureusement les auteurs par je ne sais quel revirement du destin. Que comprendre alors quand les codes sont bafoués et que la haine seule se met à conduire le destin de personnes comme Adama GAYE qui par je ne sais quel déboire personnel a juré de faire payer à Macky SALL et son régime le prix de la déconvenue. Quand on lit les propos d’Adama Gaye en rapport avec les privés qui ont accompagné le chef de l’État en Varsovie, on ne peut que se demander si le bonhomme jouit encore de toutes ses facultés. Un intellectuel patriote, brave et sincère, avec qui j’en ai parlé m’a dit ceci : « Décidemment, il tire sur tout ce qui bouge. Comment peut-on déplorer un déficit de promotion des entreprises locales et, de manière tout à fait démagogique, regretter que le président se déplace avec des patrons sénégalais pour les mettre en rapport avec des investisseurs étrangers?» En filigrane ce que Adama GAYE déplore de tout son être c’est de ne pas être, lui le grand businesman sénégalais, dans cet avion avec les honneurs dus à son rang de porte étendard d’une nouvelle classe de Patrons de Ndoubélane. Il parle Adama GAYE, il parle encore et encore, il ne fait que ça depuis son annonce fracassante de faire tomber Macky SALL. Si je parle tu tombes avait il prédit, plus il parle moins il se passe de chose et plus Macky avance avec ces gens qui se sont engagés à ses cotés pour l’émergence souhaitée. On se prend à essayer de comprendre comment cela arrive t il et on se rend vite compte de la force de la haine aveugle, seule capable de transformer la meilleure et la plus noble des intentions en viles sottises, accusations abjectes et basse commérages. Il a pourtant su résister au dénivelé abrupte entre sa fortune d’aujourd’hui et la pauvreté ambiante de son milieu social de naissance, sans devenir fou, et voila que tout à coup un de ses amis d’hier devenu président l’irrite au plus au point. Il en a perdu le bon sens et la sagesse minimale indispensable pour circonscrire ses actes et ses propos. Il en est arrivé à être coutumier de sorties aussi surprenantes qu’ignobles. Mon ami l’intello prudent, brillant et prolixe m’a encore dit ceci : « Comme d’habitude, Adama Gaye mélange les genres en reprochant le patronat de s’être tu sur les récents débats politiques. N’a-t-il pas compris que le propre d’un homme d’affaire est principalement d’impacter la politique économique dans la défense de ses propres intérêts?
Il a raison mon pote, il est habituel, normal, pour ne pas dire souhaitable, que les chefs de l’État s’accompagnent des chefs d’entreprise dans leurs voyages pour appuyer le secteur privé dans sa recherche de partenaires et de débouchés. Adama Gaye le sait très bien, mais n’en a cure, tout prétexte est bon, n’importe lequel, pour déverser son trop plein de désillusions personnelles et d’amertume haineuse. « Les rivés ne prononcent plus le nom de leur bienfaiteur d’hier, Abdoulaye Wade, qu’ils courtisaient, ayant oublié leurs deals, il n’y a guère longtemps avec et pour lui tout au long de ses années à la tête du pays », dit encore Adama. Cela renseigne à suffisance sur sa compréhension lamentable et opportuniste des rapports entre les citoyens, les opérateurs économiques et les élus. J’en suis à me demander s’il est marqué par la « sève » ou le « maine » ou par les deux comme Dof DIOP de Birago ? Moudj gou rafet mo djara niane.
Pape SARR
Duc de Diapal