De retour chez lui, au quartier Golf Sud de Guédiawaye, Balla Gaye 2, accueilli par une foule monstrueuse, a livré ses impressions sur son combat d’hier contre Yékini.

Balla, vous êtes constant dans vos déclarations depuis le début…

Peut-être qu'il n'y avait pas prêté beaucoup d'attention, mais je lui ai dit : «Yékini, je te connais très bien alors que tu n'es pas informé sur moi.» Je connaissais beaucoup de choses sur lui et c'est ce qui me faisait dire que j'allais le battre, car j'avais confiance en moi.

Quels sont les secrets que vous connaissiez de lui ?

Quand une mission doit prendre fin, seul Dieu sait comment ça doit se passer. La première fois que je l'ai rencontré, c'était dans une salle de musculation à Castors. Je préparais alors mon premier grand combat contre Mame Gor Diouf. Je me suis entraîné là-bas deux à trois jours avant de le quitter, mais je croyais fermement que je pouvais lutter contre lui et le battre. Quelque temps après, on s'est encore rencontré dans une autre salle et plusieurs fois par la suite. Ce n'était pas un hasard qu'on se retrouvait toujours dans des milieux de sport, je savais et priais qu'un jour viendra où je l'affronterai. Aujourd'hui, Dieu a jugé.

Pourquoi votre choix d'attendre Yékini au coup de sifflet de l'arbitre ?

Il n'a jamais attaqué ses adversaires. Il attend toujours qu'ils viennent pour les terrasser. Aujourd'hui, je me suis déplacé latéralement pour l'observer. Mais quand il m'a attaqué, il a senti quelque chose qu'il n'avait jamais senti et je lui ai laissé tout mon poids. Je l'ai terrassé sur sa propre action. Quand il a tenté son croc-en-jambe, j'ai fait deux pas en arrière avant d'amorcer la rotation. Avec une bonne prise, je n'ai fait que l'accompagner. Yékini a réussi toutes sortes de performances dans l'arène, mais Dieu avait décidé qu'il allait tomber aujourd'hui.

Maintenant, est-ce que vous vous considérez roi des arènes ou vous allez attendre que le titre vous soit donné comme cela a été le cas avec Yékini?

Le titre de roi des arènes appartient à Dieu, mais j'ai eu ce que je voulais le plus, c'est-à-dire battre Yékini. Je continuerai à lutter sans ou avec ce titre. Je suis jeune et affronterai n'importe quel lutteur qui sera sur mon chemin. Mais pour le titre, tout dépend des gens, si on me le donne, tant mieux.

Aujourd'hui, êtes-vous prêt à affronter de nouveau Eumeu Sène ?

Je suis prêt pour tout le monde, que ce soit Eumeu Sène, Gris Bordeaux… Je ne me vante pas, mais maintenant, c'est plutôt Eumeu qui a plus besoin de moi. Mais chaque aller a un retour et si Dieu décide qu'on doit lutter de nouveau, je suis prêt. Aucun lutteur ne peut me battre si je ne commets pas d'erreur.

Votre valeur marchande va certainement augmenter…

Forcément, parce que j'ai battu un grand champion. Mais je demande à Yékini de prier pour moi afin que je dure sur le trône comme il l’a fait.

Mais comment vous expliquez la sérénité avec laquelle vous êtes venu au stade ?

Je n'ai presque pas dormi ces derniers jours, je restais ici (son salon, ndlr) à jouer au PlayStation. Hier, je suis resté là à jouer et à faire du «zikr» jusqu'à 5 heures du matin avec mes amis et mes fans. Je ne pourrai jamais remercier assez mes supporteurs. J'en profité pour présente mes condoléances aux familles éplorées.

Comment s'est passée votre préparation aux États-Unis ?

J'y ai passé quelque temps avant de revenir au Sénégal pour régler certaines choses, puis y retourner. Certes, c'est Dieu qui donne la victoire, mais j'ai abattu là-bas un travail intense qui pouvait me permettre de battre Yékini et un autre lutteur plus fort que lui. Aujourd'hui, ni l'âge ni la force n'ont parlé, mais c'est la lutte qui a pris le dessus sur toi.

Voire dernier voyage avait alimenté beaucoup de rumeurs, certains vous donnaient même pour malade et d'autres disaient que vous étiez parti pour le tournage d'un film…

Je suis retourné aux États-Unis parce que mon entraîneur m'avait demandé de le faire. Il avait vu mon adversaire et m'a dit que-ce combat nécessitait beaucoup de force. Après ce travail très dur, il ne me restait plus qu'à augmenter mon physique et faire des contacts à mon retour au Sénégal. Ce travail a payé, car je l'ai battu deux fois. Il a d'abord fait quatre appuis. Sur ce point, je demande au Cng de revoir le choix des arbitres, car si le combat s'était terminé d'une autre manière, cela pouvait créer autre chose. La première chute était claire. Les arbitres doivent redoubler de vigilance. Aussi, «Sa Thiès» est mon frère et a le droit de venir à mes combats. Le Cng doit aussi revoir cette mesure.

 

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