C’est ce lundi 26 septembre, que le Sénégal va célébrer l’an 14 du naufrage du bateau le Joola. A Ziguinchor, comme partout ailleurs dans le pays, les associations des familles des victimes ne sont pas satisfaites de la manière dont est géré le dossier de cette catastrophe maritime qui a emporté deux mille (2000) âmes selon les chiffres officiels. Certains responsables proches du dossier estiment qu’il reste beaucoup à faire, car, notent-ils, 600 familles ne sont pas toujours indemnisées, et 1400 orphelins sont sans prise en charge.

Les larmes n’ont pas encore séché quatorze ans après le naufrage du bateau le Joola au large des côtes gambiennes, dans la nuit du 26 septembre 2002. A Ziguinchor, comme dans les autres localités du pays, les familles qui ont perdu des proches dans cette catastrophe, se préparent dans la consternation à commémorer cet événement tragique. Qui plus est, la gestion de ce dossier n’est pas du tout appropriée, si l’on en croit certains familles et proches des victimes.

Pour le président de l’Association nationale des familles des victimes et rescapés du Joola, «les familles sont déçues de la façon dont est géré le dossier par l’actuel régime ». Moussa Cissokho qui souligne que le gouvernement a fait un black-out total sur leurs différentes doléances, pense que l’Etat du Sénégal ne colle pas beaucoup d’importance au dossier le Joola. Et, poursuit-il, des familles consternées n’ont pas, après quatorze ans, porté le deuil. Portant l’estocade, Moussa Cissokho a déploré le classement sans suite du dossier de cette catastrophe maritime par la justice française sans que les autorités sénégalaises ne réagissent face à cette décision. «Ce qui a le plus choqué les familles, c’est le classement sans suite du dossier par le Tribunal de Paris. C’est extrêmement grave, c’est du jamais vu dans le monde. On a l’impression qu’on veut cultiver l’impunité. Car, pour deux mille victimes, on veut nous faire croire que personne n’est responsable », déplore M. Cissokho qui indique que des démarches sont en train d’être faites avec les familles des victimes camerounaises, suisses, françaises pour mener le combat au niveau des institutions internationales.

En outre, revenant sur la prise en charge des enfants qui ont perdu leurs parents dans le naufrage, M. Cissokho révèle que le gouvernement n’a pas pris en charge tous les orphelins. A l’en croire, sur les 1900 orphelins, seuls 500 sont pris en charge et les 1400 autres laissés à eux-mêmes. «Ces orphelins qui n’avaient pas bénéficié de prise en charge vivent dans des conditions très difficiles. Certains ont abandonné les études, et d’autres ont été aidés par de proches parents ou voisins», a-til expliqué avant d’ajouter : « ils ne sont en rien responsables de ce qui leur est arrivé. Ils auraient préféré comme tous les enfants du monde vivre avec leurs parents. Donc, on ne peut pas comprendre cette discrimination de l’Etat du Sénégal ».

Par ailleurs, le renflouement du bateau et la construction d’un mémorial demeurent la principale revendication des familles des victimes. De l’avis du président de l’Association des familles des victimes et rescapés du Joola, la satisfaction de ces deux doléances permettra aux familles de porter leur deuil. Par respect à la vie humaine, indique M. Cissokho, le bateau doit être renfloué pour permettre aux nombreuses familles de célèbrer le repos de l’âme de leurs proches. «Il y a des familles qui ne peuvent prétendre à aucune indemnisation tant que le bateau n’est pas sorti. C’est pourquoi jusqu’à présent, il y 600 familles qui refusent de prendre les dix millions Fcfa d’indemnisation. Du fait de certaines croyances, il faut renflouer le bateau afin que certaines familles constituent leurs dossiers pour être indemnisées », a dit Moussa Cissokho, président de l’Association des familles des victimes et rescapés du Joola.

L’as

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