Le Sénégal traverse une crise politique depuis que Macky Sall est au pouvoir. Et cela n’est plus un secret de polichinelle. Mais comme dit un adage bien de chez nous: « udé numula gissé la lay euwalè ». En clair, si le Président Macky Sall est parvenu et continue à imposer « sa dictature » sur l’opposition et la société civile, c’est par ce que celles-ci n’ont aucun programme qui peut l’inquiéter, ni freiner sa manière de gouverner seul et sans partage.

En effet, l’opposition et ses partenaires sont en manque de vitesse et semblent perdre ses ailes pour survoler le Sénégal. Cette opposition refuse d’aller au front. Elle manque de courage politique. En un mot, elle manque d’ambition et peut être même de vision. Et pourtant ce ne sont pas les moyens qui manquent, mais les idées nouvelles font cruellement défaut.

En effet, l’histoire politique au Sénégal a montré que les batailles politiques ne se gagnent plus entre quatre murs avec des réunions de salon ou dans un appartement qui n’ont aucune finalité sur le terrain et aucun impact pour faire face au pouvoir en place.

En 2000, quant il fallait battre Abdou Diouf, l’opposition d’alors a d’abord osé parler au peuple à travers la marche bleue du Sopi de Me Wade soutenu par la CA 2000 composée de Dansokho, Savané, Bathily pour ne citer que ceux-là. En 2012, quand il fallait débarquer Wade, Macky Sall est allé sillonner le pays à la rencontre des sénégalais à qui revient la dernière décision à travers les urnes.

Amath Dansoko, dans son salon, après une réunion de la coalition de l’opposition d’alors en l’occurrence Benno Siggil Sénégal, avait soufflé à Macky Sall qui venait de rejoindre la masse avec son parti je le cite : « Le futur président de la République est celui qui ira à la rencontre des sénégalais et non pas celui qui restera dans ce salon. Je te conseille de sillonner le pays », fin de citation. Un conseil de sage et d’homme politique averti qui fera triompher le patron des républicains.

C’est dire tout simplement que pour faire partir Macky puisse que c’est le projet pour 2019, l’opposition doit changer de fusil d’épaule. Alors je vous dis : sortez des salons climatisés et allez rencontrez les sénégalais. Que chaque partie de l’opposition élargisse ses bases à l’intérieur du pays. Car le temps est propice pour parler aux Sénégalais qui ne savent plus à qui dans cette opposition faire confiance pendant que la « gouvernance sobre et vertueuse » montre ses limites.

Ce n’est pas descendre dans les rues et brûler des pneus que la population attend de vous, ce n’est pas des réunions à Dakar que la population attend de vous, ce ne sont pas des communiqués et réunion de bureau que la population attend de vous, encore moins des regroupements en coalition que la population attend de vous… Cette population a besoin qu’on leur parle, qu’on les rencontre, qu’on leur propose des solutions de sortie de crise. Bref, elle veut vous voir et vous entendre.

Ma conviction est que le débat de rue ne peut pas prospérer, mais le débat d’idées dont le seul destinataire reste l’électeur. Et j’en profite pour féliciter Ousmane Sonko et Abdoul Mbaye pour avoir posé des débats qui permettent au peuple de comprendre la manière dont ce pays est géré. Fini la tromperie.

Quant Macky passe le pouvoir au parti socialiste

Par ailleurs, je voudrais m’intéresser aux actes politiques impopulaires du Président Macky Sall et président de l’APR. Il n’est point de mon intention de m’immiscer dans les affaires de son parti, mais quand ces affaires nuisent considérablement à la gestion du pays, nous avons notre part de vérité. Même des cadres courageux de l’APR devraient le lui dire à haute voix.

Il est en effet utopique de vouloir construire du nouveau avec du vieux. Notre pays, en voie de développement, a besoin de nouveaux hommes qui ont des idées nouvelles et la force de faire émerger le SUNUGAAL. Le président Macky Sall est entrain de faire le contraire. C’est pourquoi le combat de Khalifa Sall et ses alliés de propulser un souffle nouveau à ce parti avec l’arrivée aux commandes d’une nouvelle génération d’hommes est totalement légitime. En effet, Macky Sall a gagné avec des hommes nouveaux à travers sa coalition Macky 2012 et malheureusement, il est entrain de gouverner avec et même pour les anciens en reléguant au second plan une génération qui a les capacités et les compétences pour répondre aux aspirations des sénégalais, notamment la jeunesse. Mais voilà comme jadis celle-ci avec les femmes sont sans doute bons que pour applaudir quoi que puisse faire le CHEF.

En clair, je n’ai rien contre le parti socialiste, mais ce parti avait été sanctionné parce que n’ayant pas fait de ce Sénégal un pays émergent après 42 ans de pouvoir. Mais malheureusement, le pouvoir après une alternance de 12 ans est subitement retourné aux socialistes. Car les deux premières institutions en dehors de la présidence sont présidées par le parti de Senghor. C’est l’Assemblée Nationale avec Moustapha Niasse progressistes certes mais jadis …socialisteet, le Haut conseil des collectivités territoriales qui sera dirigé par Ousmane Tanor Dieng. En plus de Djibo Leyty Ka à la Commission nationale du dialogue des territoires (Cndt). Tous sont de la formation socialiste et qui était au cœur du pouvoir sous Senghor et Diouf.

L’autre partie du pouvoir est allé aux hommes de la gauche à quelques exceptions bien sûr. La LD de Bathily que Macky veut positionner à l’Union Africaine, le PIT de Dansokho ministre au cœur du dispositif politique au Palais, le RND de Madior Diouf que j’appelle le sapeur pompier entre l’AFP et l’APR et dont les avis sont pris en compte dans certaines décisions politique du Président Macky Sall, de Sidiky Kaba ministre de la justice qui exécute à la lettre et même au delà les décisions du Président surtout quand il s’agit de liquider un opposant qui dérange.

En attendant le congrès du peuple prévu en novembre 2016, le front populaire Sénégalais (FPS) que j’ai l’insigne honneur de diriger invite le peuple à rester debout et d’être prêt à reprendre leur pouvoir.
« La patrie ou la mort… ».

Sambou BIAGUI
Journaliste, Président du Front Populaire Sénégalais (FPS)
Elu Local, Responsable politique commune Ndoga, département Tamba
Président PLADH (Plateforme Africaine pour le développement des Droits Humains

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