La ligne dure des « forces du mal » s’est réveillée hier avec une gueule de bois, les pieds grelottants, la pituite asséchée et  la bouche ensanglantée ; Le lion  s’est réveillé et a asséné un coup frêle mais suffisant à un des leurs qui semblait se complaire à perturber le sommeil du juste. Nos ancêtres wolof ont souvent raison, « borom guémign gouy nacc dou wax jamm » (quand on a la bouche en sang on ne raconte que des malheurs) et c’est bien ce qui arrive, par la plume cette fois de certains grands cadres embastillés dans le combat contre Macky qu’ils considèrent à tort, comme un alter égo  très peu méritant, devenu Président par pur accident.  Mais c’est bien cela la paresse de l’analyse que génère une sorte de complexe d’Œdipe politique résultat d’une envie suprême de flirt avec le pouvoir qu’interdirait l’existence même du Père de la nation.

Et la révocation prévisible arriva simplement. Elle était souhaitée autant  par un Sonko volontairement irrespectueux des règles et virulent à l’endroit de ses patrons, que par ses supérieurs qui n’ont jamais réussi à le ramener à la raison à laquelle est appelée, tout fonctionnaire de ce pays. Comme disent encore les wolof « Guéweul bou reppé ci xaré loumou djinn xeb ko » (le griot prédestiné à mourir au front, bat toujours son tam-tam de façon à être repéré et atteignable).

Depuis 24h tout y passe, et les savants contrariés ont tous pris leur plume pour redoubler d’ardeur et flinguer le Macky, dans un tir groupé empreint de certitudes et de théories démocratiques digne des cités tyranniques de la  Grèce antique.

Sokhna Diarra Balya Touba ma dernière bru m’a rappelé ces dispositions de nos textes très connues de nos indignés et qui auraient du guider leurs réactions prolixes sur xalima.com :  « Indépendamment des règles instituées dans le code pénal en matière de secret professionnel, tout fonctionnaire est lié par l’obligation de discrétion professionnelle pour tout ce qui concerne les documents, les faits et informations dont il a connaissance dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions. Tout détournement, toute communication contraire aux règlements, de pièces ou documents de service à des tiers, sont formellement interdits. En dehors des cas expressément prévus par la réglementation en vigueur, le fonctionnaire ne peut être délié de cette obligation de discrétion ou relevé de l’interdiction édictée par l’alinéa précédent qu’avec l’autorisation du ministre dont il relève. […] Toute faute commise par un fonctionnaire dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions l’expose à une sanction disciplinaire, sans préjudice, le cas échéant, des peines prévues par la loi pénale. »

Il est à parier que l’affaire Sonko emportera d’autres activistes acquis à sa cause, peut être quelques syndicalistes embastillés, ou opposants encagoulés. Pourtant les actions et suggestions adossées à nos textes, à nos lois et règlements, inspirent toujours le respect et forcent l’admiration de leurs auteurs qui contribuent toujours au renforcement de notre gouvernance et de notre démocratie.   Au lieu de ça une revue de presse révèle que des experts que j’admire assez souvent pour leur justesse de propos, dans leur champ d’expertise, se sont abandonnés à des digressions sur cette pseudo « démocratie balafrée » du ministre Amadou Tidiane WONE, ou à une indignation interpellative sur  l’inféodation et la loi de l’omerta du très pertinent Abdou Ndukur NDAO.  Mon sentiment est que le ministre est bien un balafré de la révocation Sonko, la teneure tendancieuse et sentencieuse de son texte le démontre à souhait et ceux qui sont habitués à lire ses textes limpides et denses ne démentiront pas la légèreté inhabituelle de son propos ; quant à mon ami NDAO l’expert, il couve une indignation sociale, peut être justifiée, mais aux origines bien plus lointaine. La violence épique des cas sociaux que cet homme de terrain rencontre dans le Sénégal des profondeurs y est certainement pour quelque chose.  Dans la même veine plusieurs indignés se sont exprimés, à force de mots et d’expressions plus ou moins éloquents, pour se joindre à l’appel à la lutte. Il s’agit pour eux de pointer du doigt une dictature rampante, synonyme de crise imminente, de scandales, de frustrations, de peurs, de délitement avancé du lien social à Ndoumbélane.

Très franchement le climat social du pays ou je suis né n’a rien à voir avec ces tragédies qu’on veut bien nous dessiner et le peuple sénégalais est aujourd’hui plus préoccupé par l’acquisition d’un mouton de tabaski que par certaines vues de l’esprit qui ne laissent aucun doute sur l’opposition franche de leurs auteurs au régime du Président Macky SALL.  La dynamique pour l’émergence est enclenchée et plus rien ne l’arrêtera. C’est vraiment vouloir se fatiguer que de chercher à éteindre un feu divin, la raison recommande plutôt de chercher à l’attiser. C’est ce que l’adage traduit par « Taal bu yalla taal, Sani ca matt mo guen fayko ».

Tonton Gaston MBENGUE a créé « Nangou Ndogalou Yallah » (accepter la volonté divine) et j’ai franchement souri au nom de son mouvement, mais il faut croire que l’expression est bonne à diffuser de nos jours à ces gens comme Bamba DIEYE qui nous ramènent au référendum en laissant croire que le OUI a été arraché et qu’il n’a jamais été l’expression du peuple souverain.  Dans le même temps le gros du contingent des combattants du NON au référendum, dans une cacophonie politique et une incohérence indescriptible, se bat pied à pied pour envoyer ses conseillers à ce HCCT qu’ils ont tant décrié.

La révocation de Sonko a aiguisé beaucoup de plumes ; mais la ferveur redescendra et Sonko passera aux oubliettes, parce que le peuple oublie même son roi qui meurt. La réplique durera encore quelques jours, et quelques vaines actions « des forces du mal » (leur coalition a encore changé de nom et le front est devenu Wallu)  soutiendront la contestation, le temps que l’opposition politique et civile en mal de programme, retrouve une vraie bouée pour soutenir ses actions.

En attendant le vent semble favorable au lion qui dormait, et tous les jours des bailleurs comme le Canada, confirment des actions de soutien au PSE, tandis que le FMI salue la bonne tenue des instruments financiers, et la bonne gestion du Pays. Quand on hérite de la gestion après Wade c’est assurément un exploit.

Le lion peut dormir, « Jamm rek lay am » (il n’aura que la paix).

Pape SARR

Duc de Diapal

 

 

Le « monopole de la violence légitime » fonde en partie l’Etat, la cité tyrannique mérite d’être qualifiée d’Etat, puisque le tyran, entouré d’une garde personnelle parfois dévolue par le peuple, dispose  d’une force légale de coercition.

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