Le mouton est très prisé dans les pays musulmans en cette période de Tabaski. Le Sénégal n’est pas en reste. Cette année, le déficit est criard. Le ministre de l’Elevage pense qu’il faut, dans le cadre du Programme national d’autosuffisance en moutons, un arrêté interdisant l’abattage des brebis. A en croire Libération, Aminata Mbengue Ndiaye l’a fait savoir lors d’une descente à Kahone, dans la région de Kaolack.
« Les brebis jouent un rôle primordial dans la reproduction pour remobiliser les éleveurs en vue d’un bon approvisionnement du marché local en moutons », a-t-elle signalé. Ce qui permettra de satisfaire la population si l’on sait que la demande est très forte du fait du fort taux de musulmans qui vivent chez nous et qui ont besoin de perpétuer le sacrifice d’Abraham. « Nous appelons les Sénégalais à arrêter de tuer les brebis, de même que les dibiteries. Nous devons, nous tous, nous dresser contre l’abattage des brebis. Et contre la vente de nos brebis vers certains pays limitrophes qui reviennent pour les vendre d’ici quelques années. Donc, à partir de maintenant, nous devons surveiller ce commerce. Ce n’est pas normal et, tant qu’on ne règle pas ce problème, il n’y aura pas d’autosuffisance en moutons », a dit le ministre dans les colonnes du journal.
Pour cela, Aminata Mbengue Ndiaye fait appel à une collaboration des éleveurs avec les autorités. « Nous ne pouvons être sur le terrain pour effectuer un contrôle. Il faut donc que les acteurs qui sont dans le vif de l’action prennent des responsabilités en faisant de cette décision, la leur », suggère-t-elle avant de poursuivre : « Il faudrait faire en sorte qu’à partir de l’année prochaine, nous puissions davantage produire dans le cadre du Programme national d’autosuffisance en moutons mais également compter sur l’initiative des maires qui rentre dans ce cadre, et insister sur la santé animale. »
Le ministre de l’Elevage estime en effet : « Si nous parvenons à vacciner tout notre cheptel ovin ou à un taux de 80%, nous pouvons faire des gains d’un million de moutons dans la mesure ou la peste des petits ruminants décime chaque année près d’un million de têtes au Sénégal et dans les pays limitrophes. C’est un travail qui est en train de se faire notamment, la vaccination du cheptel. Mais il y a un Programme mondial d’éradication de la peste des petits ruminants qui permettra d’avoir plus de ressources pour atteindre une vaccination universelle du cheptel et permettre d’arriver à une auto- suffisance en moutons au Sénégal. » « Un million de têtes, c’est plus que les besoins du Sénégal pour la célébration de la Tabaski, évalués à environ 750.000 têtes. Donc, une fois de plus, il faut que nous parvenions à une autosuffisance en moutons. C’est un vœu qui est dans le PSE (Plan Sénégal émergent) », a-t-elle ajouté.