40 ans de musique suffisent à un artiste pour se tailler un boubou de sagesse. Omar Pène en est un qui développe des vertus dans le landerneau musical dakarois. C’est un leader vocal du Super Diamono très détendu qu’on a trouvé dans son salon, suivant son hobby d’enfance : le football. Il suit et analyse les matches de la Coupe d’Afrique des Nations. Sa déception suscitée par l’élimination des «Lions de la Téranga» à Bata est énorme. Enorme comme l’est son dernier album acoustique intitulé Ndaayan qui vient s’ajouter à un répertoire diversifié et gigantesque. Pour autant, le chanteur qui se dit Y’en a marriste semble dépité par la tournure prise par la politique au Sénégal ; et sur un plan plus personnel, n’envisage plus de vivre l’ambiance de la polygamie pour, dit-il, éviter de «violer la loi».

On connaît Omar Pène artiste-chanteur de renommée in­ter­nationale. Avez-vous d’autres activités professionnelles ?
Je suis dans mon environnement naturel qu’est le milieu de la musi­que. Je mène ma vie d’artiste de la plus belle des manières. En dehors de la musique, je ne fais rien, je n’ai pas d’activités parallèles. Je passe la journée avec les musiciens du Super Diamono et avec l’Amicale des fans du Super Diamono (Afsud). C’est ma deuxième famille. Avec eux, je ne sens pas le temps passer. Je m’occupe aussi de ma famille. Quand je suis chez moi, je passe tout mon temps à regarder des matches de football. Mon hobby est le sport en général et le football en particulier.

Vous arrive-t-il, quand vous n’avez pas de spectacle, de sortir prendre l’air dans les cabarets par exemple ?
Je le fais très rarement. Je préfère aller au restaurant avec ma femme. Au temps, je le faisais. Par la suite la routine s’est installée. Après 40 ans de métier, on a tendance à évoluer vers autres chose. Néanmoins, cela fait du bien de sortir. Moi-même, je joue souvent au Just 4 U ou au Must et à l’occasion, je rencontre pas mal d’amis. C’est bien et c’est très convivial. Mais aujourd’hui, je suis devenu beaucoup plus casanier.

Donc vous pouvez prendre une deuxième femme pour vaincre la solitude.
Non ! (Catégorique. Il sourit et hésite). Je n’ai qu’une seule femme. Je suis condamné à ne plus prendre femme. (Eclat de rire).

Est-ce à cause de l’échec de votre première expérience de la polygamie ?
(Eclat de rire). C’est que je n’en ai pas le droit. (Il se répète). Quand on n’a pas le droit, on se tient à carreau. Sinon, on viole la loi. Je m’en arrête là, n’insistez pas.

Beaucoup d’artistes voient leurs enfants suivre leurs traces. Que devient votre fils aîné, Assane ?
Il vit en France. Il est marié. Il a eu un enfant il y a quelques mois. Je suis maintenant grand-père. (Eclat de ri­re). Il est dans la haute couture. Il travaille à Paris. Il est rangé et tranquille.

Envisage-t-il, un jour, de sui­vre les traces de Papa pour devenir artiste-chanteur ?
Non ! Il est artiste dans le genre qu’il a préféré. Il est dans la mode.

Est-il fan de Papa ?
Non. Je pense qu’il est plus fan de Youssou Ndour. Il est tout le temps à Bercy pour assister aux concerts de Youssou Ndour. Ma femme est fan de Baaba Maal. Chez moi, personne n’est fan de Omar Pène. Je suis un grand démocrate. Assane Pène est vraiment plus fan de Youssou Ndour.

Aujourd’hui, beaucoup d’ar­tistes s’affichent avec des hommes politiques pour être à l’abri du besoin. Pourquoi ne profitez-vous pas de vos relations avec certaines autorités politiques ?  
Je n’ai pas l’habitude de tendre la main. J’ai été éduqué de cette manière. J’ai eu une vie assez tumultueuse. Pour moi, la vie est un défi et il faut se battre pour le relever. Il faut lutter pour être parmi les meilleurs. Il ne faut pas attendre quelque chose de qui que ce soit. Depuis l’âge de 14 ans, je me suis fixé des objectifs. Je ne suis pas un opportuniste. Je n’ai pas l’habitude de solliciter l’aide des gens. Je n’ai jamais demandé quelque chose à un chef d’Etat. Je ne veux pas tendre la main. Donc, il faut que je me débrouille. Etant jeune, j’ai très tôt pris goût au travail. Je ne fais pas partie des artistes qui passent leur temps à chanter les gens pour des sous. Quand j’ai eu à rencontrer le président de la République, nous avons discuté sur du concret. Certes j’ai des projets, mais je me contente de ce que je gagne tous les jours. Je ne dois rien à personne. Tout ce que j’ai eu, je l’ai acquis à la sueur de mon front. Je préfère mener une vie modeste que de dépendre des gens.

Vous vivez donc des difficultés comme la majorité des Séné­galais. D’ailleurs vous avez dit être un y’en a mariste. Qu’est-ce qui fait que vous vous reconnaissez dans ce mouvement ?
Vous savez, personne n’a créé «y en a marre». C’est un concept qui existe sous différentes formes et que l’on vit. Présentement on suit un match de football, si à un moment donné il n’y a plus de courant, je peux dire franchement que j’en ai marre de ces histoires de coupure d’électricité. C’est pour vous dire que le «y en a marre», on le vit. Je ne vais pas prendre des pancartes pour aller les brandir devant le Palais pour dire que j’en ai marre ; mais c’est notre quotidien. Cependant si je prends ma voiture et que je roule jusqu’à Bargny, je constate que c’est hyper bien, alors il faut le dire. Une fois arrivé chez moi, il y a coupure d’électricité, je peux dire que j’en ai ras-le-bol. Il y a deux façons de voir les choses. Ce qui est bien fait et le contraire. Puis, on fait le tri. Je pense qu’il faut être objectif.

Pensez-vous que le mouvement Y’en a marre devrait s’engager dans la contestation de la candidature de Wade ?
Nous sommes dans une logique de liberté ; donc chacun a le droit de prendre position. Il y a même des gens de l’extérieur qui ont dit que Wade ne devait pas se présenter.

Comment analysez-vous la candidature de Wade à cette élection présidentielle ?
C’est lui qui décide. Je ne suis pas à sa place. S’il est en train de faire ce qu’il fait, c’est qu’il a décidé de le faire. C’est lui qui avait dit aux Etats-Unis, il y a deux ans, qu’il allait se présenter. Donc tout le monde savait qu’il allait se présenter et il va le faire. Allez à son bureau de vote au Point E le 26 février, vous verrez qu’il va voter. Et après on va dire qu’il n’en a pas le droit. Jusqu’à quand ? Il est persuadé que le peuple est avec lui. Il l’a dit pas plus tard qu’hier (l’entretien a eu lieu mercredi dernier). Ses opposants disent que le peuple lui a tourné le dos. C’est le peuple qui est mis en évidence, donc c’est lui qui va juger. Alors, laissons le juger le 26 février.

D’aucuns disent que c’est une question de respect de la Charte fondamentale  du pays ?
Le problème qui se pose fondamentalement est que, malgré tout ce qui se dit et qui se passe, Wade est en train de faire sa campagne. Et il est persuadé que le peuple est avec lui. Alors laissons le peuple qui est souverain faire son choix.  Allons aux urnes le 26 février pour voter pour qui on veut.

Voulez-vous dire qu’il ne devrait pas avoir de manifestations dans les rues après la validation de sa candidature par le Conseil constitutionnel ?  
On ne peut pas empêcher aux gens d’exprimer leur sensibilité, de s’exprimer contre la candidature de Wade. C’est un droit, c’est le fondement de la démocratie. De toute façon, tôt ou tard, la vérité triomphera. Dieu est le seul Juge et Il est avec le peuple. Je ne vois pas pourquoi les Séné­galais font des casses par-ci et par-là. Le Sénégal est un Pays pauvre très endetté (Ppte). Si on pas­se tout notre temps à brûler le peu que nous avons, ce serait dommage pour nous. Abdoulaye Wade va se présenter et va voter. On va toujours contester sa candidature et après, on contestera les résultats. Et on contestera toujours ! (Eclat de rire).

Selon vous, ses adversaires se trompent-ils de priorités ?
Je pense que les priorités sont ailleurs. Attendons de voir ce que les différents candidats nous proposent. La vie est très dure et les jeunes ont besoin de travail afin de subvenir à leurs besoins. Avec la cherté de la vie, les Sénégalais sont aujourd’hui très fatigués. Main­tenant, le seul souci des Sénégalais est de se lever le matin et avoir de quoi manger, amener leurs enfants à l’école, payer le loyer, les factures d’électricité et d’eau. Mais avec la grève des enseignants, on ne sait plus à quel saint se vouer. On ne sait pas s’il y aura année blanche ou pas. Je l’ai dit récemment dans une chaîne de télévision de la place. Les Sénégalais qui en ont les moyens ont déjà amené leurs enfants au Maroc, en Tunisie ou en Europe, afin qu’ils poursuivent leurs études. Au même moment, on nous dit que dans notre pays, 40% du budget national sont alloués à l’éducation. C’est difficile à croire.

A qui la faute ?
Les principaux responsables de­meurent les différents acteurs de l’éducation, notamment les autorités étatiques, les syndicalistes entre autres. C’est la politique qui est à la base de toutes les dérives. La politique est nocive dans la gestion des affaires publiques. Et au Sénégal, les affaires publiques sont gérées par les hommes politiques et politiquement.

Parlons maintenant de football. La promotion de votre dernier album acoustique, Ndaa­yan, coïncide avec ce con­texte politique bouillonnant, mais aussi avec l’élimination de l’Equipe nationale du Sénégal de la Coupe d’Afrique des Nations (Can). Quel est votre sentiment après cette déroute des «Lions de la Téran­ga» ?
Présentement, on est en train de regarder un match que le Sénégal aurait dû jouer (Rires), (l’entretien a eu lieu au moment du match Ghana-Zambie). Donc, vous pouvez mesurer le degré de ma déception en tant que supporter et fan des Lions. Très sincèrement, je suis déçu. Je n’arrive pas à comprendre ce qui s’est passé. Franchement, je ne le sais pas ! (silence).

Est-ce une bonne chose de limoger de l’entraîneur des Lions, Amara Traoré ?
C’est la loi du sport. Vous savez un entraîneur, il est toujours assis sur un siège éjectable. Un entraîneur qui a vécu une aventure pareille, se sentirait déjà exclu. C’est la loi du sport. C’est le sort de tout entraîneur qui a vécu des choses pareilles (trois matches, trois défaites). C’est tout à fait logique qu’il soit viré. J’ai toujours défendu Amara Traoré. Mais quand on gagne, on a raison. Et quand on perd, on a tort.

Pourtant, vous faites partie de ceux qui ont toujours défendu l’expertise locale. Aujour­d’hui comment voyez-vous le profil du prochain entraîneur ?
Le meilleur résultat qu’on a eu, c’était avec Bruno Metsu (en 2002). C’est vrai que je préfère l’expertise locale, parce que cela profite au football local. Et puis, ce sont des gens qui ont fait leurs études en Europe. Mais l’environnement leur est hostile. Nous sommes entre Sénégalais. Soyons sérieux. Le jour où on a annoncé que Amara touche 9 millions de francs Cfa par mois, j’ai dit qu’il ne va pas passer trois mois de plus à la tête de cette Equipe nationale. (Rires).

Faites-vous allusion à la guerre mystique ?
Je ne rentre pas dans les détails. Nous sommes entre Sénéga­lais. Les sociologues vous diront comment est la mentalité sénégalaise. Personne ne m’a rien dit. Je le dis en tant qu’observateur. Je m’intéresse à ce qui se passe chez moi. Depuis ce jour-là, -je suivais un match de Marseille-, je me suis dit que ce garçon fera long feu. Cependant, vu qu’un entraîneur local ne nous a jamais réussis, il faut amener une expertise étrangère. C’est mieux parce que l’entraîneur étranger sera en dehors de toute considération partisane ou autre. On lui fixe des objectifs. Le nouvel objectif du Sénégal est de se qualifier à la Can 2013 et à la Coupe du monde 2014 qui se pointe à l’horizon. Il y a un travail rigoureux à faire. Et ces gens sont  à même de travailler beaucoup plus sereinement.

Comment cet entraîneur étran­ger pourra-t-il être à l’abri de la bataille mystique ?
Je m’excuse du terme, mais il s’en fiche complètement. A cette Can, à part la Côte d’Ivoire qui a un entraîneur national, tous les autres pays ont des entraîneurs européens. Et ça joue. Voyez la Zambie et le Mali. Quand ces équipes jouent, on sent qu’il y a une tranquillité derrière, du solide, un staff technique tranquille, une assistance. Il y a tout un tas d’éléments qui font que l’équipe puisse jouer au football. L’entraîneur n’est pas là à s’occuper de primes de match, de godasses, des suspicions etc. Il n’est pas là où tout le monde surveille tout le monde. Ce sont des choses qui polluent l’atmosphère. Je suis sûr que de tels faits n’ont pas manqué à Bata. Quand on regarde notre équipe jouer, on se dit que nos joueurs n’étaient pas à la Can pour jouer au football.

Certains soutiennent que la déroute des Lions à Bata n’est que le reflet de la situation politique du pays assez tendue liée à la polémique autour de la candidature de Abdoulaye Wade. Partagez-vous cet avis ?
Qu’est-ce que la politique vient faire dans le football ? Qu’est-ce que la politique a à voir dans tout cela ? Ce sont des explications erronées. Où sont en ce moment les joueurs de l’Equipe nationale ? On les regarde jouer à la télévision. J’ai vu Papiss Demba Cissé et Demba Bâ marquer des buts avec Newcastle. Moussa Sow a marqué. Diawara a coûté un but à Marseille pour avoir marqué contre son camp. Ces gens-là n’ont rien à voir avec la politique. Ce sont tous des expatriés. Le football n’a absolument rien à voir avec la politique. C’est du sport encore une fois. La Côte d’Ivoire qui est sur le chemin de gagner la Coupe n’est pas plus stable que le Sénégal. C’est une compétition. C’est une question d’organisation et de préparation tout simplement. Il s’agit de mettre les gens dans de bonnes conditions de travail. L’Equipe nationale est une vitrine. Mais le football national n’existe pas. Allez voir un match de la Jeanne d’Arc (Ja) contre le Jaraaf au stade Demba Diop. Vous ne verrez que les arbitres, les joueurs, les officiels, quelques supporters ainsi que vous les journalistes. Maintenant, ce sont les équipes de navétanes qui font le football et non plus les clubs traditionnels. Dans dix ou vingt ans, on n’entendra plus parler de derby Ja/Jaraaf. On va parler de Pikine, de Guédiawaye, de Niarry Tally, etc. C’est cela le problème. Tout est question de volonté politique d’abord. Ensuite, il faut confier le football aux gens qui connaissent le football, créer une fédération indépendante. La Fé­dé­ration française de football est autonome. Elle a son propre budget. Elle ne dépend pas de l’Etat. Mais tant que l’Etat aura une mainmise sur le football, on parlera toujours de politique.

Pourquoi Omar Pène joue-t-il de moins en moins à l’intérieur, et sort-il de moins en moins d’album live.
(Sourire). Pourtant, on joue plus à l’intérieur du pays qu’à Dakar. Disons qu’avec la parution de ces albums acoustiques, ces dernières années, on a été amenés à faire beaucoup de tournées internationales. Depuis quatre ou cinq ans, on ne reste pas une année sans faire deux ou trois tournées à l’extérieur. Je pense que si on fait ces albums internationaux, on s’ouvre des possibilités. Cela permet à l’artiste de voyager, de beaucoup tourner et d’aller à la découverte de son public. C’est important dans une carrière d’un artiste. Mais nos projets sont toujours là. Parlant de live, il y a  un concert qu’on avait promis aux fans : La nuit des fans. Ensuite, il y a un projet d’album qui s’appellera Le choix des fans. Je pense que cet album live va sortir d’ici le mois de mars. Là, vous verrez qu’on n’est pas encore sortis de notre Diamono rythmé.

Est-ce que vous êtes toujours en bonne santé pour parcourir l’intérieur du pays pour des concerts ?
Je suis très en forme (rire). Je ne souffre de rien. (Catégorique).

En consacrant plus de temps à l’étranger, ne craignez-vous pas qu’il y ait une rupture entre le Super Diamono et la jeunesse sénégalaise ?
(Sourire). Avec l’évolution des choses, les jeunes ont compris. Ils savent qu’on n’est pas dans un mon­de figé. Les jeunes qui m’appellent aujour­d’hui Baye Pène, c’est avec leurs parents que je dansais au «Balafon» (nigth-club qui a vu les débuts de Omar Pène avec le Super Diamono). C’est une succession de générations fans de Super Diamono. C’est un acquis. Je pense qu’ils ne sont pas contre le fait que leur artiste puisse être de plus en plus visible sur le plan international. Ils ne sont pas non plus contre le fait que leur artiste puisse sortir des choses recherchées, une musique intelligente. On fait encore des concerts ici. A l’occasion, on sillonne le pays. Il n’y a pas de rupture avec notre public. On préfère même aller jouer à l’intérieur du Sénégal que de rester à Dakar.

Avec l’âge, n’avez-vous pas décidé d’abandonner le mbalax ?
Je pense que demain, je pourrai jouer un concert à la Place de l’Obélisque ou dans un stade, ou animer une soirée de fan’s club à Diourbel ou à Kaolack. Cela n’enlève en rien au style Diamono que l’on maîtrise très bien. Juste-ment, je suis à même de proposer autre chose en puisant dans mon répertoire. Par rapport à mon expérience, je suis également capable de proposer autre chose, en dehors de ce que je fais habituellement. Il n’est pas donné à n’importe qui de faire de la world music. Je pense que je suis préparé à cela. Au regard de ce que j’ai fait pendant 40 ans, je suis assez outillé pour faire de la world music.

Pourquoi avez-vous sorti trois albums acoustiques successifs ces dernières années et non pas un album mbalax ?
Disons que c’est un genre musical qui me plaît. Depuis l’album Miyamba, on y a pris goût. Ensuite on a fait Ndam et aujourd’hui Ndaayan. C’est un genre qui m’a plu et qui m’a fait découvrir la world music. Je me suis dit pourquoi ne pas continuer. C’est une musique qui permet, encore une fois, de mettre en valeur ma voix. Cela a également son importance. Si le premier album n’avait pas des échos positifs, j’aurais arrêté. Heureusement, il a plu.

La world music est un con­cept à la fois large et flou. Certains artistes défendent que le mbalax a une part dans cette world music.
Tout dépend de ce que l’on propose. En tout cas, je ne fais pas de mbalax. Ma musique, je l’appelle Afrique feeling music depuis que le Super Diamono a été créé. En bon Séné­galais, je connais bien le mbalax. C’est un concept qui s’identifie bien à notre culture, mais je ne le fais pas. Pourquoi il n’arrive pas à percer convenablement ? Ce n’est dû à rien d’autre qu’à la façon avec laquelle il a été présenté.

Peut-on dire que Omar Pène a tardivement découvert la world music par rapport à d’autres chanteurs sénégalais ?
Pas du tout ! Je pense qu’on peut y être sans y être. Tout dépend de ce que l’on propose. Vous savez que le Super Diamono existe depuis bientôt 40 ans. On a débuté en 1975 en écoutant de la musique anglo-saxonne. Depuis lors, on y est. On a toujours été dans la world music. Seulement, on veut aller beaucoup plus loin, aller vers de nouvelles rencontres. On est allés chercher des musiciens qui ne sont pas Sénégalais pour travailler avec eux sur des titres qui existaient déjà. Et le résultat est encourageant.

Quand comptez-vous prendre votre retraite artistique ?
Vous devez me souhaiter de continuer à exercer ma passion le plus longtemps possible. Je compte poursuivre ma carrière de musicien le plus longtemps possible. En musique, l’âge ne constitue pas un handicap. Je suis un fan de Henry Salvador qui est mort à l’âge de 90 ans. Il est mort en chantant. Que Dieu me donne son âge.

Birame FAYE et Cheikh Bamba DIAGNE

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