Dans ce pays, les gens du PDS n’ont pas droit à la parole.
Nous n’avons rien oublié de votre absence du sens de l’honneur.
Vous êtes ceux qui ont cautionné toutes les dérives de l’alternance. Vous êtes le régime qui a imposé inexcusablement la loi Ezzan, renvoyant dans les méandres de l’oubli toute la lâcheté de l’assassinat de Maître Babacar Seye, couvrant même d’un drap de silence cette tragédie. Jamais dans l’histoire des nations un tel aveu public enrobé dans les principes sacro-saints de la république ne s’était produit. Vous étiez là, défendant l’indéfendable et ôtant toute sacralité aux institutions de notre pays.
Nous n’avons pas oublié votre incompétence sur la gestion des collectivités locales, ce qui nous a couté le drame de Sangalkam avec notamment la mort de Malick Bâ. Vous n’aviez même pas osé vous indigner. Vous êtes ceux qui nous ont sacrifié votre peuple et les générations futures en injectant nos milliards dans la réalisation de l’autoroute à péage et en le livrant servilement à des puissances étrangères pour de très longues années alors même que nos maigres ressources l’ont financée à plus de 80%. Quel scandale !
Lorsque le « maître » a voulu imposer son fils, vous êtes ceux qui étaient là, complices par votre silence, préférant vous agripper à vos privilèges de ministres, conseillers, directeurs, etc. Le peuple doit être au cœur de toute action politique. Mais vous aviez royalement ignoré cela. Vous pensez réellement que nous avons oublié le 23 juin ? Vous étiez là, fermant lâchement vos yeux sur les aspirations du peuple, piétinant notre charte fondamentale pour violer les acquis les plus basiques de notre démocratie, ôtant ainsi la vie à Mamadou Diop ! Que son âme repose en paix.
Non ! Nous ne sommes pas amnésiques ! Nous n’avons rien oublié de votre nocivité. Pour l’honneur, vous n’avez nullement daigné démissionner pour marquer un désaccord et lancer un signal fort au régime et au peuple. C’est malheureux que vous n’ayez pas pensé à mettre en place un précédent de démission pour l’honneur. Vous vous êtes même permis de vous enrichir insolemment sur nos maigres ressources, creusant ainsi des écarts sociaux vertigineux.
Vous ne méritez aucun respect, aucun estime ! Vous avez trahi le peuple qui avait porté en vous un grand espoir, raison d’ailleurs pour laquelle la vague populaire de 2012 ne vous a pas épargnés. C’est parce que nous sommes l’exception sénégalaise que vous pouvez encore circuler librement. Vous échapperez peut être à la reddition des comptes, mais notre regard accusateur et notre mépris républicain vous fusilleront pour l’histoire. Allez raser les mûrs si au fond vous avez un soupçon d’honneur et de respect pour le peuple !
Cela n’est nullement étonnant que l’actuel régime, issu de vos flancs, perpétue votre tradition faite de traitrise et de magouilles. Mais tous autant que vous êtes, tenez ceci pour dit : ce pays là, il nous appartient. Nous œuvrerons, nous citoyens conscients et jeunesse émergente, pour le hisser au rang des exemples de l’histoire. Nous œuvrerons pour la démocratie dans l’accès aux richesses, pour la liberté, pour l’égalité des citoyens. Nous hisserons le patriotisme en étendard. Nous combattrons jusqu’à la dernière énergie tous ceux qui ne mettront pas les aspirations du peuple au cœur de toute action politique et sociale. Nous changerons la conception personnelle, clanique et partisane de la politique.
Nous resterons un peuple, mais éclairé. Nous garderons un but, être de vrais patriotes pour un meilleur devenir. Et nous garderons notre foi en un Sénégal meilleur et prospère qui s’élèvera en modèle pour l’Afrique, pour le monde et pour l’histoire.
Souleymane Soumaré
REWMI Dakar