L’Etat et les syndicats d’enseignants peinent à trouver un terrain d’entente. Pire, ils se regardent aujourd’hui en chiens de faïence. Chaque parti se donne raison et considère l’autre comme fautif. L’Etat qui se dit préoccupé par l’intérêt général a décidé d’utiliser la méthode forte pour faire plier les enseignants.

PAUL Valéry disait dans Regards sur le monde actuel que si l’Etat est fort, il nous écrase. S’il est faible, nous périssons. Cependant, chaque règle a des exceptions. Quelque puissant qu’il puisse être, l’Etat n’a pas le droit d’user de la force pour neutraliser une corporation avec qui il a signé des accords réalistes et réalisables et à qui il doit des milliards. Dans les discussions quotidiennes, certains rappellent que c’est au pays d’Abdou DIOUF que des policiers ont été radiés des effectifs des agents de l’Etat. D’autres rétorquent que comparaison n’est pas raison pour deux raisons, entres autres : le droit de grève et le déficit criard d’enseignants dans toutes les disciplines et dans tous les ordres d’enseignement. Il est impossible de remplacer immédiatement un enseignant qui a une expérience de quinze ans par un étudiant, même si ce dernier est titulaire d’un MASTER, si vraiment on cherche à former des citoyens de demain capables de venir à bout des problèmes de la nation tout entière.

Des bonnes volontés telles que la ligue des Imams et Oulémas du Sénégal, la ligue sénégalaise des Droits de l’Homme, l’Association des parents d’élèves,… se sont levées pour arrondir les angles, mais chaque parti continue à se camper sur sa position. Même les élèves ont crié leur ras-le-bol pour que la situation se décante. Les seules voix qui ne se sont pas encore fait entendre sont celles de monsieur Amadou Moctar MBOW, de Moustapha NIASSE, d’Aminata TALL,…Pourtant, ceux-ci sont prompts à aller répondre aux appels du président de la République s’il s’agit de questions de politique politicienne. Le moment est très critique car l’avenir de jeunes sénégalais est en train d’être hypothéqué par deux gladiateurs. C’est en ces moments très pénibles que la nation sénégalaise a besoin de la sagesse de ses Hommes et de la subtilité des dirigeants qui incarnent les institutions. Dans une démocratie, les problèmes ne se résolvent pas par des coups de poing mais par le dialogue et la concertation.

Un ami me disait que dans un duel d’éléphants, le vrai perdant c’est l’herbe sur laquelle ils se battent. Quelque soit l’issue de ce bras de fer, les élèves seront les agneaux du sacrifice.

Samba Diama TOP,
Professeur au lycée Alboury NDIAYE de Linguère.

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