Le sous-préfet de Sagatta Djoloff, Moussa Yatt, dit s’opposer à toute forme de mariage précoce dans son arrondissement, mettant en garde les parents qui seraient tentés de se tourner vers cette pratique en donnant en mariage leurs enfants sans leur consentement.
‘’Les mariages précoces sont fréquents dans cette zone où vivent généralement des peuls et des sérères et, lors des cérémonies impliquant l’autorité administrative, je profite d’une fenêtre de cinq minutes pour m’adresser aux populations’’ a-t-il dit.
Il recevait une délégation de la mission conjointe de suivi des agences du Système du Nations Unies (OMS, UNFPA, UNICEF).
La mission sillonne depuis trois jours les régions de Louga, Matam et Saint-Louis dans le cadre de sa contribution au PIC III (SN/027) financé par le Luxembourg, pour s’enquérir des possibilités liées à la complémentarité des interventions de ces agences et de la partie bilatérale.
D’après Moussa Watt qui s’adressait à ses hôtes, les mariages précoces sont des occasions qui amènent des tensions sociales chez les populations dans la mesure où ce type de mariage ne prend pas en compte l’aval de l’enfant.
« C’est pourquoi, a-t-il fait savoir, je leur ai instruit maintenant qu’à chaque fois qu’il y a une fille qui a moins de 16 ans qu’on veut marier sans son consentement, qu’on m’appelle pour que je me rende personnellement auprès des parents. »
‘’Cela me permet de faire signe à la Scofi afin qu’on se rende chez les parents de la fille pour leur parler, parce qu’il y a des choses qu’ils ne comprennent pas. C’est un manque de communication qui explique tout cela’’, estime-t-il.
Il ajoute : ‘’Je suis à l’aise lorsque je dis aux parents de ces enfants de s’appuyer sur l’exemple de la région de Louga qui est nôtre et qui est fière d’avoir une fille comme Aminata Mbengue Ndiaye, ministre de la République.’’
« De même, j’ai pris l’engagement pour chaque mari qui refuserait de laisser sa femme faire ses visites prénatales, de me rendre dans sa demeure en compagnie d’un maire afin de le sensibiliser’’.
Selon lui, l’absence de visite prénatale est une question de tradition, parce dans certaines ethnies, l’accouchement à l’hôpital n’est pas bien vu, et cela crée des réticences, du fait des croyances socio-culturelles.
‘’Nous allons avec l’ONG Whepsa, qui est un partenaire, asseoir une stratégie de communication permettant une meilleure compréhension et une meilleure relation entre les populations et les structures de santé’’, a promis le sous-préfet de Sagatta Djoloff
Selon lui, il faut aller les voir, leur expliquer, les renseigner en leur donnant des exemples afin qu’elles puissent changer de comportement.
Auteur: Aps – APS