Sur instruction du ministre de la Gouvernance locale, du Développement et de l’Aménagement du Territoire, le préfet de Dagana a organisé, le lundi 18 avril 2016, une mission de délimitation des communes de Gaé et Bokhol à laquelle une équipe de l’ANAT a participé. En plus de sa contribution technique pour le règlement définitif du différend, le Directeur général de l’ANAT a invité les deux maires à se donner la main.
Les communes voisines de Gaé et de Bokhol situées dans le département de Dagana vivent un différend relatif à leurs limites administratives respectives. Cela fait suite à la création de la commune de Gaé en 2008 suivant le décret N° 2008-1495 du 31 Décembre 2008 et qui fixe ses limites. C’est ainsi que le ministre de la Gouvernance locale, du Développement et de l’Aménagement du Territoire, saisi par écrit par le maire de Gaé pour un arbitrage, a donné des instructions au Préfet du département de Dagana pour un règlement définitif de cette affaire. L’autorité administrative a, alors, organisé une mission de délimitation des collectivités locales concernées et à laquelle le Directeur général de l’Agence nationale de l’Aménagement du Territoire (ANAT) a participé.
L’équipe s’est rendue sur le terrain ou les relevés de points GPS pour une délimitation plus précise des communes ont été faits. Elle s’est appuyée sur les limites définies par le décret. Il convient de rappeler que la source du différend est le village de Carrière qui, selon le décret, est inclus dans le périmètre communal de Gaé. Mais, la commune de Bokhol conteste cela en faisant remarquer que le village de Carrière n’existe pas. C’est plutôt un hameau rattaché au village de Méry qui, administrativement, dépend de Bokhol. Autrement dit l’établissement humain en question appartient à Bokhol.
La mission a rencontré des chefs de villages et des personnes ressources au sujet de la dénomination des localités et de leur statut. Il est ressorti des divergences sur leur appellation et leur statut. Ainsi, dans le décret, il est fait état du village de Médina Bélel Gawdi alors qu’il s’agit de Bélel Gawdi qui, lui-même, est un hameau rattaché au village de Médina Bélel Gawdi. Toujours dans le texte réglementaire, il est cité le village de Diéry Gaé 2 alors que c’est un hameau avec comme appellation Keur Amath Tacko.
Après la collecte de données sur le terrain, une rencontre s’est tenue au Centre de formation professionnelle de la commune de Dagana sous la présidence du Préfet. En introduction, il s’est tout d’abord félicité de la participation dans la mission du Directeur général de l’ANAT. Il a ensuite rappelé la prépondérance du décret créant la commune de Gaé sur toutes autres considérations et a, par conséquent, invité les uns et les autres à s’y conformer. La mission, a-t-il ajouté, est un début de solution au différend.
Le Directeur général de l’ANAT a réaffirmé au Préfet toute sa disponibilité à continuer à l’accompagner jusqu’au règlement définitif du différend. Il a d’abord rappelé que la correction des incohérences territoriales est une priorité du président de la République.
« C’est d’ailleurs pour cela que le PNADT encadré par la Loi d’orientation pour l’Aménagement et le Développement durable des Territoires (LOADDT) et soutenu par la Commission nationale de Toponymie constitue un véritable outil d’organisation spatiale, de développement de nos territoires et de protection contre les effets néfastes de la mondialisation et du changement climatique », ajoute M. Mamadou DJIGO.
« Le PNADT est une nécessité pour le PSE, l’Acte 3 et le PUDC. Son aboutissement et sa mise en œuvre nous permettront de régler les problèmes liés au chômage des jeunes, à l’exode rural, aux déséquilibres territoriaux, entre autres », renchérit-il.
Il a ensuite exhorté les deux maires à continuer le dialogue dans l’intérêt exclusif des populations et les a invités à se donner la main, signe d’un apaisement, devant toute la mission. Et l’invite a été acceptée par les deux parties.
Le Préfet, en clôturant la rencontre, a rappelé les liens historiques, religieux et économiques qui existent entre Gaé et Bokhol. Il a, entre autres, parlé de la cuvette que ces communes partagent et exploitent ensemble avec l’accompagnement technique de la SAED. Il a lancé un appel aux maires à faire confiance à l’administration qui a obligation de loyauté.