Au travers des événements et analyses qui ont marqué le Sénégal depuis l’avènement des indépendances, nous songions découvrir un univers fantastique auréolé du sens profond de l’éthique et de la responsabilité qui engage la maturité, le devoir mais surtout l’obligation morale pour un peuple souverain, gravissant les échelons pour assurer à ses prochains des lendemains prometteurs. On ne peut s’empêcher de citer ce passage qui en dit long et interpelle sur les aspirations et sur le désengagement effectif de toute une nation hélas, non dépourvue de potentialités du reste caractéristiques du développement durable : « Les sénégalais veulent manger dignement à leur faim, se soigner démocratiquement, avoir un toit décent, éduquer avec perspective leurs enfants, vivre en sécurité, voir leur dignité et leur culture respectées, avoir la fierté d’appartenir à un pays libre et économiquement démocratique ». Quoi de plus normal pour une nation? Les indicateurs ne reflètent guère cette situation léthargique de la calebasse de grand mère prédestinée à être arrachée à sa sève nourricière, comme toujours le reflet d’un avenir des générations, du pays de Ndiadiane, hypothéqué par une conscience collective féodalement dangereuse vue la promotion de ce ‘’entre-loues’’ du ‘’nous’’ sectarisme militant. La culture orpheline de la paresse, de l’oisiveté, de l’égoïsme et des micmacs prospèrent au détriment de l’engagement citoyen permettant ainsi de mettre à nu l’énorme sacrifice consenti par nos aïeux pour la préservation des valeurs, de la foi, du travail et de l’entre-aide non moins du favoritisme du clivage sociétale de la cité. Ici, lieu par excellence de la manifestation tangiblement hypocrite de vies mondaines, d’une néo-aristocratie galopante, d’un vécu hallucinant vénusien, soudainement basculantes grâce aux aléas du climat soit politique, religieux, tendancieux ou à défaut non plus apparentés à Crésus. L’on se croirait pourtant au pinacle, mon parent est le maitre de céans, mon oncle est tel ou tel et pour ne pas oublier mon père est aussi le décideur, soustrayant le facteur fondamental du « je » au moment où l’on pouvait faire prévaloir nos capacités intellectuelles, notre rigueur au labeur, notre dignité et notre clairvoyance pour le legs du futur aussi incertain qu’aujourd’hui. Comment de nous ceci vint ? Ce fut le fruit dans le silo, penché afin de comprendre le pourquoi de cette morosité si générale d’une société où nous tirons sans cessent sur ceux qui nous dirigent oubliant qu’ils ne sont que notre reflet partout ailleurs. Il est important et urgent de faire cette autocritique dans l’unanimité pour nous divorcer d’avec cette volonté démagogique du vouloir de vie commune, de l’aspiration à la perfection et du développement commun. Chasser l’égo et le centralisme devient l’option majeure pour prétendre gagner ce trophée si précieusement convoité par toutes les nations. Le monde change, nous sénégalais devons traduire cette énergie volontariste en une référence de notre culture et à l’acceptation de rendre service dans l’intérêt unique de la nation. Le mutisme ne peut qu’être destructeur face à l’assaut perpétrer par les multinationales, les lobbies, pour justement faire main basse sur les richesses du monde, pervertir et divertir les populations pour que les vraies questions ne soient jamais posées, et les voies menant réellement au développement empruntées. L’aide alimentaire sous-tendue ne pourrait représenter une compassion, une solidarité mais bien plus elle est une connotation manifeste de cette exploitation culturelle et économique. Que cesse le marchandage sur l’avenir des peuples et disons oui aux mains levées définitives et sans compromission de cet hypothèque afin que renaisse l’espoir dans l’histoire de mon peuple, de l’Afrique et du monde responsable.
Falaye Fall
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