Depuis bientôt trois ans, l’une des cités religieuses du Djolof occupe les devants de la scène non plus parce Mbeuleukhé est dans son rôle de propager les enseignements de Ndiombane (cet érudit qui a eu l’honneur de faire partie du cercle très select des « Muxaadam » d’Elhdji Malick Sy) mais parce qu’elle est devenue le théâtre de polémiques, pour l’essentiel, stériles. En effet, les divergences entre certains membres de la famille ont commencé à jeter le discrédit sur une famille jusqu’ici connue pour son érudition mais aussi pour son attachement à l’union de ses fils et disciples. Mais si jusqu’ici les divergences étaient encore « tolérables » il est à noter que la situation actuelle liée au choix de la date du prochain gamou frise la catastrophe. Ce gamou qui, depuis des années, a constitué un point de ralliement de tous les djolof-djolof risque de faillir à sa mission. De toutes les façons, les langues se délient et les accusations vont bon train entre les deux camps. Au demeurant, ce qui, en notre sens est important, c’est le legs d’El hadji Daouda Dia est à conserver à tout prix, au lieu de céder à des divergences inutiles. Celles-ci ne passeront pas d’ailleurs, si l’on sait la dimension universelle et multidimensionnelle du marabout. Et le Djolof tout entier se doit de se lever comme un seul homme pour rétablir la vérité et remettre à leur place les vautours, les démasquer et les mettre hors état de nuire. Il s’agit, tout compte fait de préserver et de perpétuer l’œuvre de Ndiombane. Le Djolof ne doit pas simplement se contenter de dénoncer certaines dérives mais doit pouvoir défendre ce qui, jusqu’ici a constitué une fierté pour tous car faisant partie du patrimoine religieux du pays et, par-delà, de l’Afrique.
SAKHO MALICK ( BERGAMO.ITALIE).