Du sabotage, c’est ce qui est en train de se passer pour le basculement de la TNT au Sénégal entre le groupe Excaf Télécom et African Transaction Processing and Services (ATPS), pour la livraison des décodeurs numériques pour les 875 000 recensés dans le pays. Et avec l’ordonnance du Tribunal hors classe de Dakar « l’arrêt de la commercialisation des décodeurs par Excaf Télécom ainsi que la mise sous scellés du stock de décodeurs disponible », Excaf Télécom explique.
Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, le groupe EXCAF TELECOM confirme avoir signé avec ATPS, une société de droit sénégalais, un contrat portant sur l’achat et la distribution d’un million de décodeurs par ATPS dont 250.000 unités dès la signature effective acquise le 20 Février 2015.
Mais, le groupe tient à préciser qu’au 17 Juin 2015, date du basculement de la TNT, aucun règlement n’a été effectué malgré des promesses chaque jour renouvelées et des engagements jamais respectés par ATPS.
« Cette défaillance a obligé EXCAF TELECOM, seul responsable devant l’Etat de tout manquement y compris ceux de ses partenaires dans le processus de migration vers la TNT, à financer les décodeurs utilisés dans la phase test » lit-on dans le communiqué.
EXCAF TELECOM qui a engagé toutes ses compétences et ses ressources à livrer cet ambitieux projet au 31 décembre 2015, a choisi de ne pas laisser des manœuvres commerciales compromettre le rythme et la vigueur apportés à l’exécution de ce challenge, technique et technologique, relevé par l’Entreprise sénégalaise.
Mieux, le groupe Excaf accuse en déclarant : » la posture et le dilatoire de ATPS depuis le 20 février 2015 ont obligé le Groupe EXCAF, d’une part, à procéder sur fonds propres aux paiements du fournisseur dès le 8 juillet 2015, afin d’assurer la mise à disposition du décodeur aux sénégalais et d’autre part, à choisir de contacter d’autres distributeurs. «
Sinon Excaf reconnait que « ce n’est que le 20 Juillet 2015, que ATPS, informée par nos soins de tous les plans de sauvetage envisagés, a effectué un règlement de 850 millions Cfa pour l’achat de 100 000 décodeurs tout comme les commerçants contactés ».
Avant d’ajouter que » le surcoût induit par les retards de ATPS se chiffrent aujourd’hui à plusieurs millions de francs Cfa supportés par EXCAF TELECOM, du fait que tous les décodeurs sont maintenant acheminés au Sénégal par avion, alors qu’il était possible de le faire depuis février par bateau si les clauses étaient respectées. «
Les décodeurs vendus à perte
Ainsi, EXCAF révèle que » le décodeur rendu Dakar coûte à EXCAF 25.000 frs CFA. Il est revendu aux distributeurs à 9.000 (sauf ATPS qui l’acquiert à 8500 FCFA). EXCAF n’a reçu et ne recevra aucune subvention de la part de l’Etat pour combler cette perte. Et cela nous l’avons accepté en toute connaissance de cause pour suivre la volonté de l’Etat de faciliter l’accès des décodeurs à toutes les bourses.
Malgré tout et pour finir avec ATPS, nous lui avons déjà livré sur sa demande 22 120 décodeurs et restons lui devoir 77 880 décodeurs. Dans les prochains jours, nous lui livrerons au prorata cette quantité mais en même temps que tous les autres distributeurs qui ont voulu s’associer à EXCAF et rattraper ce complot qui devait annihiler nos efforts. »
Pour préserver son image, Excaf souligne que » la réputation de notre groupe qui existe depuis 43 ans ne saurait être entachée par la cupidité et par cette campagne de dénigrement savamment orchestrée par des hommes et des sociétés effrayés par l’exemplarité des avancées significatives enregistrées dans la mise en place de l’infrastructure TNT. »
Cette prouesse risque de faire école en Afrique.
EXCAF TELECOM est toutefois, dans le temps de réalisation de sa mission et saura, le moment venu, revendiquer ses droits bafoués, répondre aux détracteurs et raconter cette belle aventure si tant est que la prouesse technique de livrer cet immense chantier à temps ne fasse taire et la rivalité et les adversaires raisonnables.
Pour tout le Groupe EXCAF, les valeurs, encore fraîches, léguées par le fondateur Ibrahima DIAGNE Ben Bass, le temps de l’action est partie intégrante de la performance.
Par Saër SY