Après les indépendances, le Sénégal comme les pays de l’Afrique au Sud du Sahara avait opté pour une socialisation de l’appareil de production. A partir de ce moment, l’Etat a installé un vaste secteur public et parapublic constitué des entreprises nationales où toutes les actions appartiennent à l’Etat, des entreprises mixtes où une partie des actions appartient à l’Etat et une autre aux particuliers et aux établissements publics.
Très tôt l’Etat sénégalais a constaté son échec qui se traduisait par des difficultés au niveau des entreprises publiques conduisant à un déficit des finances publiques (recettes et dépenses de l’Etat).
Ainsi à partir des années 80, l’Etat est obligé sous la complicité du FMI et de la banque mondiale de se désengager d’où la vague de privatisation.
Qu’est-ce qui explique le déficit des entreprises publiques ?
Les problèmes de gestion sont les causes majeures :
N’est pas appelé à occuper n’importe quelle place si l’on n’est pas formé à l’occuper. Le clientélisme et les pesanteurs politiques avaient poussé les détenteurs du pouvoir à placer à la tête de certains établissements publics leurs partisans qui n’avaient aucune expérience sans compter les détournements, l’impertinence des investissements, les arriérés de l’Etat.
Les objectifs de cette politique étaient :
– d’éliminer les subventions
– d’autonomiser et responsabilisation totale du secteur privé
– de favoriser l’accès au capital de petits épargnants
– de mobiliser et orienter de l’épargne
Cette politique de l’Etat issue du Programme d’Ajustement Structurel (PAS) bien que justifiée n’est pas sans avoir des limites.
– La rigidité des dirigeants politiques
– L’inexistence d’un marché financier
– La nature des entreprises à privatiser
Les résultats des entreprises publiques au Sénégal sont révélateurs du fait que la privatisation est tout à fait justifiée. Avec les difficultés financières de l’Etat on conçoit facilement qu’il ne peut pas continuer à financer des entreprises déficitaires même si la privatisation se heurte à certaines contraintes.
Cependant même s’il faut privatiser, il faudrait savoir comment s’y prendre, sinon les étrangers seront les uniques repreneurs et notre économie sera encore plus extravertie.
La privatisation n’est pas panachée pour lutter contre la dégradation des finances publiques et relever la croissance économique du Sénégal. C’est pourquoi le Sénégal a lancé depuis quelques années la promotion de l’initiative privée nationale en facilitant les crédits aux opérateurs économiques sénégalais pour que ces derniers puissent accroître leur investissement et leur production et freiner la forte dépendance vis à vis de l’extérieur.
Fallou Mbackè Ka surveillant au Lycèe moderne de Dahra

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