Dans cette interview exclusive accordée à Dakaractu, le secrétaire général des jeunesses socialistes a tenté de faire le ménage autour de lui, plébiscitant Tanor Dieng, les ministres et député socialistes. Il aussi tenu à rappeler au Premier ministre Boun Abdallah Dionne que la jeunesse Sénégalaise ne se limite pas à la banlieue de Dakar. Il parlera du nom qu’il porte et qui rappelle l’autre. Bounama Sall a semblé prudent dans le choix des mots et dans le libellé de ses commentaires, comme pour éviter d’autres commentaires désobligeants.
Dakaractu : Votre nom est riche en histoire. Vous apporte-t-il un supplément dans votre carrière politique ?
Bounama Sall : Vous savez…chacun porte le nom de quelqu’un. En ce qui me concerne, c’est une fierté de porter ce nom qui renvoie à un certain nombre de valeurs. Je ne pense pas que ce nom, toutefois, m’ait apporté quelque chose d’immérité sur le plan politique. Nous ne sommes pas restés le bras croisés. Politiquement nous nous sommes investis. Je me rappelle, nous étions un jeune groupe de 5 étudiants à l’université. On avait été allé voir le SG Ousmane Tanor pour lui demander de nous confectionner un lot de tee-shirts. Notre ambition était de sensibiliser le maximum de jeunes, de sorte à les impliquer davantage à la cause du parti. Certains n’avaient pas le courage de manifester leur appartenance au parti socialiste. Nous avions su mettre en place des répondants dans chaque amphithéâtre, dans chaque pavillon. Et cela nous a permis de massifier notre formation politique. Les gens m’ont vu à l’œuvre. Les gens m’ont vu sur le terrain en militant me battre au sommet comme à la base. J’ai été élu depuis mon comité à Dahra Djoloff, depuis ma section… à Linguère Nous avons eu à diriger le mouvement national des élèves et étudiants socialistes. Nous avons fait montre de régularité dans notre parcours politique. Le nom est une fierté et un plus, mais il n’aurait pas suffi si nous n’avions pas travaillé.
Vous êtres SG des jeunesses socialistes depuis le 6 Juin 2013, avez-vous le sentiment du devoir accompli ?
Je ne saurais avoir à mi-mandat de ce vaste chantier, la prétention d’avoir atteint les objectifs qui nous étaient assignés. On vient de boucler une tournée nationale. On vient d’amorcer un projet qui était une vielle revendication. C’est celle de la formation et de la “capacitation” des militants. Nous avons mis une équipe dévouée à l’idéal socialiste. Un mouvement avec des ramifications dans les zones les plus reculées. Au plan international, nous avons travaillé à la réhabilitation de notre parti au niveau de l’internationale socialiste. Maintenant, nous avons un impératif de toilettage des textes et règlements qui régissent notre parti. Avec l’évolution des choses, il nous faut tout revoir.
Et vous pensez revenir au pouvoir très vite ?
Pour ce qui est de cette question, seule la population du Sénégal a cette prérogative et cette capacité de jugement. Ce qui nous revient à nous, parti politique, c’est de travailler à mériter leur confiance. En 2000 quand nous quittions le pouvoir, il n y a eu ni sang ni feu. Au regard du caractère attractif que le parti a aujourd’hui à travers le pays, nous pouvons à juste titre penser que l’essentiel est fait. Ceci renseigne, aussi, sur la bonne santé de notre parti. C’est dans ce cadre que nous parcourons le pays. L’objet de notre visite à Mbacké rejoint, par ailleurs, la feuille de route qui nous était assignée et qui était d’aller à la rencontre des jeunesses socialistes. Aller dans les zones les plus reculées, travailler à la “capacitation” des nouveaux militants.
Touba, fief du Pds !
C’est après le constat que nous avons fait sur la cartographie que nous avons décidé à venir à Touba pour découvrir les limites du parti dans cette partie du pays. Notre volonté est de réconcilier le Baol avec le parti socialiste.
Comment jugez-vous la politique de jeunesse du Président Sall ?
La politique de jeunesse du Président Macky ? Vous savez… l’équation de la jeunesse est la chose la plus partagée dans ce monde. La jeunesse Sénégalaise avait choisi Macky pour l‘espoir qu’il suscitait. Il faut reconnaître qu’il reste beaucoup de choses à faire. Le Premier ministre était dans la banlieue, vendredi. Il a pris certains engagements vis-à-vis de cette jeunesse. Pour autant, je tiens à lui rappeler que la jeunesse Sénégalaise ne se limite pas à la banlieue. Au nom de l’équité, nous lui demandons de rencontrer les jeunesses des zones les plus reculées du Sénégal. Elles doivent être concernées par cette politique de jeunesse, par la réduction du taux de chômage.
Le nom d’Ousmane Tanor Dieng vous inspire ?
Faisons référence aux anglophones. L’importance qu’ils accordent aux faits se traduit par une différence de couleurs dans la pagination. Les faits sont élevés à un niveau important. L’élection d’Ousmane Tanor Dieng s’est matérialisée à travers un congrès qui a été un grand moment d’approfondissement dans notre parti. Dans le passé, les délégués votaient alors que maintenant ce sont les CA et les autres structures qui le font. Le dépouillement a été fait et c’est Khalifa Sall qui l’a fait. Il faut éviter ce flou insinué selon lequel Tanor ne jouit pas d’une légitimité et d’une unanimité. Il a été plébiscité. S’attaquer au premier secrétaire socialiste, c’est s’attaquer aux socialistes dans leur ensemble.
Comment jugez-vous votre participation à l’action gouvernementale ?
Pour ce qui est de nos ministres, ils sont deux à pouvoir juger leur travail. Il s’agit du Chef de l’Etat et du Premier Ministre. Nous avons, tout de même, entendu le Président Macky Sall tresser des lauriers aux ministres socialistes. Je n’irais pas jusqu’à dire que nous avons les meilleurs ministres, mais je peux dire que les ministres issus de nos rangs font partie des meilleurs de ce Gouvernement. D’ailleurs, allez à l’assemblée nationale. Nos députés, par la pertinence des débats qu’ils suscitent, par la pertinence de leurs interventions etc.. Nos députés sont aussi très performants. C’est le socialisme qui est ainsi.
Aminata Mbengue Ndiaye partage avec vous la région de Louga . Comment la trouvez-vous ?
C’est une dame de fer , une militante des droits de la femme Sénégalaise. Pour tout ce qu’elle a fait , elle représente que ce que la femme Sénégalaise a de plus essentiel. C’est un exemple achevé de militantisme.
Bounama Sall évitera volontiers certains sujets comme ceux portant sur certaines personnalités de son parti…
Dakaractu