Le procès de Hissein Habré avait été lancé en grandes pompes devant un parterre de représentants des chancelleries occidentales et à forte dose de médiatisation. D’aucuns disaient que c’était le procès du siècle, la première fois qu’un ancien chef d’Etat africain est jugé en Afrique par des juridictions africaines (tout en occultant que ce sont les pressions et l’argent des lobbies néocolonialistes qui sont derrière l’organisation et la tenue du procès).

Mais au finish, le procès a pris des allures de flop. Car l’acteur principal, le président Habré, a refusé, selon ses propres dires, de participer à une “mise en scène théâtrale orchestrée par les néocolonialistes”. Et c’est pourquoi, il a décidé de ne pas participer à ce procès allant jusqu’à refuser de comparaitre ainsi que ses avocats qui ont appliqué la politique de la chaise vide.

Maintenant c’est à des séances de pugilat que nous assistons avec un Habré extrait manu militari de sa cellule, amené de force et porté à bout bras de bras par des gaillards tout de noir vêtus et lourdement armés qui le maintiennent sur sa chaise. Des membres de sa famille Habré qui se font arrêter par dizaines pour trouble à l’audience. Des avocats commis d’office, récusés par Habré et qui veulent officier contre son gré. Créant un malaise jusque dans l’Ordre des avocats du Sénégal

Le procès a repris hier dans les conditions ci haut décrites, après 45 jours de suspension. Si le rythme continue ainsi avec la même détermination de Habré qui dès que ses gardes lui laissent une seconde de répit crient sa réprobation et son désaccord, on est parti véritablement pour un procès inédit, un vrai flop.

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