Le site d'information « Dakaractu » veut trainer Alioune Sall en justice. Pour cause, le frère du président de la République a joint au téléphone ce jeudi 21 mars 2013, l’administrateur du site d’information “Dakaractu”, Serigne Diagne. Le prétexte de l’appel a été l’article dont le titre est ainsi intitulé : “médiation pénale: quel a été le rôle de Aliou Sall, le frère du président?” Le frère du chef de l’Etat ne s’est pas simplement contenté de se plaindre. Il a abreuvé d’injures le responsable de Dakaractu, par ailleurs trésorier général de l’Association des Editeurs et Professionnels de la Presse en ligne (APPEL), avant de le menacer.
L’appel passé exactement à 16h 25mn et qui n’a duré que 45 secondes peut faire tomber à la renverse toute personne qui l’aurait reçu. Serigne Diagne a été tellement choqué par la virulence des propos, qu’il a été aphone pendant de longues minutes. «Ça va, c’est moi Aliou Sall ! Vous avez écrit un article sur moi, pourquoi vous vous acharnez sur ma personne, vous me diffamez tout le temps. Je ne vous permets plus d’écrire sur moi…. Et les injures commencent à pleuvoir de toutes parts», raconte l’administrateur de Dakaractu qui renseigne qu’Aliou Sall a débité toute sorte d’insanités.
Toutefois, l’Association des Professionnels de la Presse en Ligne (APPEL) qui a vite réagi, dénonce avec la dernière énergie ce comportement « moyenâgeux » d’Aliou Sall. « Ce n’est pas parce qu’il est le frère de la plus haute autorité du pays qu’il va se croire tout permis. On croyait révolu le harcèlement et les tentatives d’intimidation de journalistes ou d’acteurs des médias. Ce qui est plus inquiétant c’est que ces injures, cette volonté de bâillonnement d’une frange de la presse, proviennent d’un ancien journaliste qui a fait certaines rédactions de la place », déplore dans un communiqué transmis à PressAfrik, l’APPEL qui espère simplement qu’Aliou Sall ne va pas faire des émules, « ce qui serait grave pour notre jeune démocratie chantée sur tous les toits », s’indigne-t-elle.
L’APPEL n’a pas manqué d’attirer l’attention du CDEPS, du SYNPICS et de la CJRS sur ces « dérives et injures inacceptables du frère du chef de l’Eta »t. Elle ne cautionnera pas une autre atteinte à la liberté de presse et compte se porter partie civile au cas où Dakaractu décide de porter plainte.