Les combattants pour les libertés et pour la démocratie, partagent ce proverbe qui dit qu’un gouvernement ne lâche que ce qu’un peuple lui arrache. Le CONTAN, Comité National de Transition de l’Analogique au Numérique (ou son remplaçant) pour nous débarrasser des télévisions radiophoniques devra de concert avec le CNRA Comité National de Régulation de l’Audiovisuel extraire les fréquences mortes du spectre et mettre fin à l’anarchie audiovisuelle au Sénégal .
Nous l’avons tous constaté. Il est arrivé maintes fois à tout auditeur d’être inopportunément interféré par une fréquence au moment où il était concentré sur sa radio préférée. Plus d’une dizaine de fréquences octroyées par l’ARTP (l’Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes) souffrent d’une mauvaise exploitation au Sénégal .
Les procédures de délivrance des fréquences nous le répétons, sont l’une des plus grandes irrégularités passées sous silence par la presse. Le manque d’indépendance du régulateur constitue l’une des principales failles de ces irrégularités .
Le management de notre spectre des fréquences doit être strictement réglementé. Il ressort de sa crédibilité pour l’autorité de jouer pleinement son rôle de régulateur de l’audiovisuel. La vigilance du régulateur attire l’attention des concessionnaires de radiocommunication qui ont la responsabilité de fixer leurs fréquences, pour nous éviter une pollution des ondes.
Dire que le spectre des fréquences dans notre pays est saturé, relève d’une ignorance totale des méthodes d’octroi des concessions durant ces dix dernières années. C’est un désordre.
Les mutations du paysage audiovisuel attirent toute l’attention des hommes du secteur de l’information même si pour un début la télévision numérique reste la cible principale .
De concert avec la tutelle, l’ARTP représentant de l’état a octroyé plusieurs concessions pour l’installation et la mise en service de réseaux de radiocommunication à des autorités, des investisseurs et des hommes politiques sans projet crédible. L’autorité a aussi mis en veille des demandes de fréquences venant de projets fiables et plausibles.
La délivrance des fréquences durant la dernière décennie est assimilée à la coloration politique du demandeur ou à son influence économique ou sociale voire religieuse Ils sont encore nombreux, ces personnalités qui gardent jalousement des fréquences inertes. La sensibilité des médias et leur influence dans la société doivent nous mener à revoir les montages de projets de groupe de presse, à nous débarrasser des radios et télévisions pour réélire le président de la république.
Par ailleurs des professionnels de l’audiovisuel, pour se soustraire d’une menace de retrait des fréquences non utilisées usent d’astuces que l’on ne peut constater dans aucun pays organisé. Les signaux audio issus des studios de télévision sont directement envoyés aux émetteurs FM. C’est de la télévision radiophonique. A Dakar précisément, nous avons tous écouté la télévision à travers des fréquences de modulation octroyées pour exploiter des stations radios. Des fréquences de stations régionales ou locales sont réduites ou converties en des fréquences relais sans programmes locaux définis. Simplement pour étendre la zone de couverture de la maison mère sans investissement. Si ce n’est pas de l’enregistrement illicite, c’est un abus. Les bandes VHF, UHF sont pour la télévision et les modulations de fréquence sont pour la radio.
…L’arbre qui cache la forêt…
La libération des fréquences actuellement occupées par les télévisions aiguise des appétits. Les fournisseurs d’accès internet feront face à de nouveaux concurrents quand on sait que plus du quart des sénégalais sont aujourd’hui connectés sur les réseaux sociaux. Le passage à la télévision numérique terrestre (TNT) est un défi politique et économique pour tous les pays engagés. Il permet d’affecter une partie du spectre audiovisuel vers les services de téléphonie mobile et fixe. Grâce à leur force de propagation, les fréquences UHF sont un facteur de croissance économique convoité par les opérateurs et les fournisseurs d’accès internet (FAI). Dans un futur proche, notre pays devra procéder au réaménagement du spectre avec la libération de la bande puissante. La bande des Ultra hautes fréquences (UHF) du spectre radio électrique comprise entre les 300 MHz et le 3 000 MHz. Ces fréquences ont une forte puissance de pénétration des édifices d’où la qualité de leurs signaux impulsifs qui assurent un transport de données rassurant.
Le Sénégal fait face à la maîtrise du paysage audiovisuel et du contrôle de l’économie numérique menacée par les faisceaux satellitaires. Le satellite demeure à nos jours le meilleur diffuseur des chaines de télévision en Afrique et des chaines africaines vers l’étranger. Ce manque de contrôle des faisceaux est aussi un appel à la révision des conventions entre les états survolés et les plateformes diffuseurs pour minimiser les pertes de ressources générées par les services de l’audiovisuel.
C’est le second combat des opérateurs et éditeurs de presse qui ont perdu la première manche devant le GROUPE EXCAF. Des hommes politiques obnubilés par une licence de téléphonie mobile au Sénégal activent tout leur réseau national et international d’influence pour se voir attribuer une bande dans les ultras hautes fréquences. Parmi leurs méthodes déjà connues: la pression sur l’autorité à travers les médias, décrier les méthodes d’attribution de la TNT au Groupe Excaf, réticences de certaines télévisions de coopérer avec l’attributaire…la victimisation
Nos experts et techniciens qui focalisent leurs interventions sur les dividendes numériques attendues de la libération des fréquences, ne nous épargnent pas outre mesure des conflits qui pourraient provenir de la cohabitation entre le TNT et les réseaux de la technologie avancée comme la 4 G et la LTE.
Le Sénégal a récemment lancé une phase test de la 4G par les opérateurs, ce qui permettrait au Groupe Excaf de prévoir un système antibrouillard dans ses paramétrages pour éviter des disfonctionnements sur la marche de la TNT et de fixer les limites de proximité des fréquences. Les deux technologies sont différentes mais la frontière est ultrasensible.
Alioune NDIAYE
DIASPORA24TV