Les députés ont adopté à une écrasante majorité la proposition de loi portant modification du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, lundi dans la soirée, après plus de 10 heures de débat.
Ce texte a été approuvé par 142 députés sur les 150 que compte l’Assemblée nationale, parmi lesquels 4 ont voté contre, le reste des députés s’étant abstenus.
Cette proposition de loi vise à ’’harmoniser certaines dispositions du règlement intérieur de l’Assemblée nationale avec la Constitution’’, explique-t-on de source parlementaire.
Concrètement, elle porte au dixième le nombre de députés exigé pour former un groupe parlementaire, soit 15 députés sur 150. Ce texte vise aussi à modifier la durée du mandat du président de l’Assemblée nationale qui va passer de un à cinq ans.
La durée du mandat du président de l’Assemblée nationale, fixée par le règlement intérieur à un an, obligeait, chaque année, les députés, à procéder à l’élection du président au même titre que les autres membres du Bureau de l’Assemblée nationale.
Des débats houleux ont marqué l’examen de ce texte, si l’on sait que le relèvement à 15 du nombre de députés nécessaires à la constitution d’un groupe parlementaire constituait la principale pomme de discorde.
L’opposition parlementaire s’est dite «outrée» par une telle mesure. ‘’Le contexte gêne. Il y a des calculs politiques derrière cette proposition de loi’’, a par exemple avancé le député de Rewmi, Mamadou Faye.
‘’Interrogeons l’histoire pour savoir que les dix députés constituant un groupe parlementaire, c’était pour éviter une Assemblée monocolore. Quel recul démocratique !’’, s’est exclamé ce député qui a vu sa question préalable et sa motion préjudicielle rejetées.
De manière générale, les membres de la majorité justifient l’opportunité de ce texte par la nécessité d’éviter ‘’un nomadisme parlementaire à l’Assemblée nationale’’, là où les opposants, pour leur part, évoquent une restriction des libertés au sein de ’hémicycle.
‘’Un groupe parlementaire est quelque chose de sérieux. Une formation politique incapable d’avoir un dixième des sièges du Parlement ne mérite pas d’obtenir un groupe parlementaire’’, a fait valoir Maguette Diokh du Groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY).
Selon lui, le relèvement du nombre de députés nécessaires à la constitution d’un groupe parlementaire ‘’est même un début de solution pour lutter contre la floraison des partis politiques au Sénégal’’.
APS