Il a fallu qu’un incendie emporte neuf jeunes talibés à la Medina pour que les autorités étatiques sortent de leur réserve, et vouloir sévir face à un phénomène toujours dénoncé par les organisations de protection des enfants. Après ses proches collaborateurs, le chef de l’Etat s’est rendu hier dans le lieu du sinistre. Indigné par les conditions dans lesquelles les talibés ont succombé, le chef de l’Etat compte sévir, pour que pareil drame ne se reproduise plus. Le feu s’est déclaré dimanche vers 23 heures, selon les témoignages des voisins.

«Nous ne sommes pas contre la charité, mais nous sommes contre la mendicité des enfants. Des mesures très sévères seront prises à l’endroit de tous ceux qui continuent, au nom de l’Islam soi-disant, d’organiser cette condition de vie qui comme, on l’a vécu aujourd’hui, peut entraîner la mort d’autant d’enfants dans des conditions tout à fait inhumaines. L’Etat prendra des mesures très sévères à l’endroit de tous ceux qui organisent la mendicité des enfants. Le Premier ministre Abdoul Mbaye et le gouvernement vont, non seulement, communiquer dans les prochaines jours mais mettre en œuvre les directives indiquées», a déclaré le chef de l’Etat sur les lieux du sinistre. «Mais aussi, il s'agira de sévir contre tous ceux qui continuent à vouloir exploiter les enfants, en les envoyant dans la rue pour mendier. Ce drame obligera les autorités à intervenir et identifier partout où des sites comme celui-ci existent, pour qu'ils soient fermés et que les enfants soient récupérés et remis à leurs parents, lorsqu'ils en ont la possibilité, soit l’Etat lui-même, en ce qui le concerne gardera ces enfants» a-t-il poursuivi. Avant de préciser : «pour les enfants venant de la sous-région, nous prendrons des mesures au besoin avec les autorités de ces pays». Pour ce faire, Macky Sall a énuméré plusieurs mesures parmi lesquelles : l’organisation de la charité, l'appui aux établissements en mesure d’accueillir des enfants, le soutien et la fermeture de tout établissement qui ne réponde pas aux normes pour lutter contre l’exploitation des enfants». En plus des neuf morts, les rescapés sont pris en charge par l’Etat dans des hôpitaux de la place.
Les victimes faisaient partie de quelque 80 enfants, dont 51 talibés, entassés dans un bâtiment construit sous forme de baraque. Le site, très petit et peu accessible, abrite une école coranique et d'autres familles locataires à raison de 15.000 francs CFA par chambre.
Le président Sall était accompagné du Premier ministre Abdoul Mbaye, d’Aminata Tall président du Conseil économique, social et environnemental, du ministre de l’Intérieur Pathé Seck, du ministre du Tourisme et des Loisirs Youssou Ndour, du secrétaire général du gouvernement Seydou Guèye, du gouverneur et du préfet de Dakar, entres autres. Avant lui, plusieurs autorités politiques et administratives se sont rendues sur le lieu du drame, parmi lesquelles le Président de l’Assemblée nationale, le maire de Dakar, Moustapha Sy Djamil, pour ne citer que ceux-là.

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