Ils refusent de croiser les bras et de se contenter simplement de s’apitoyer sur certaines injustices qui pourraient découler de la réforme foncière. Et les acteurs locaux du département de Linguère l’ont fait savoir. En avertissant contre toute réforme foncière,  qui ne prendrait pas en compte les besoins liés aux spécificités des différentes régions du Sénégal.

Pour ce faire, ces acteurs de la Société civile ont procédé à la tenue d’une concertation, ce 15 mai 2015, dans la Commune de Dahra Djolof. A cet effet, “tout en reconnaissant les insuffisances de la Loi sur le domaine national et une mauvaise gouvernance foncière, les Organisations de producteurs avertissent contre toute réforme foncière qui privatiserait la terre qui doit rester le bien de tout le monde”, avertit Papa Masseck Seck, un des membres actifs desdites Organisations.

En fait,  autant ils militent en faveur  de l’immatriculation et de l’instauration de bail, autant les acteurs locaux du Djolof déclarent à qui veut les entendre qu’ils “rejettent l’option de titre foncier pour garantir l’égal accès aux ressources aux différents acteurs de l’économie locale dominée par l’élevage extensif dans cette partie du Sénégal, dont la caractéristique principale est la mobilité”.

Sur ce, “ils recommandent  de multiplier les ranchs comme celui de Dolly, afin que les éleveurs puissent disposer des ressources pastorales autant que les paysans qui ont également besoin de terres suffisantes à exploiter et à habiter”. Aussi, proposent-ils que l’accès à la terre soit garanti à toutes les composantes de la population, que le droit de propriété soit réel sur cette ressource, tout en veillant à ne pas ouvrir la brèche aux puissants agrobusiness au détriment des exploitations familiales et du pastoralisme”.

A l’instar de leurs pairs qui se sont rencontrés à Linguère le 25 avril dernier lors d’un forum organisé par l’Association pour le développement communautaire (ADEC) soutenue par Action Solidaire Internationale et l’ Institut Panos, les OP de Dahra Djolof sont favorables à une réforme foncière qui garantisse un droit réel de propriété  mais rejette la privatisation à outrance.

Cette concertation, tenue le 15 mai à Dahra Djolof, entre dans le cadre de la tournée nationale de la Société civile  sur la réforme foncière , sous la houlette du CNCR. L’Association pour le Développement intégré et durable (ADID) de Dahra a relevé le défi de l’organisation et de la participation,  en conviant à la consultation les Organisations de producteurs  du département de Linguère.

Actusen.com

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