Le nouveau roi d’Arabie saoudite Salman, intronisé en janvier dernier, a procédé, mercredi 29 avril, à quelques remaniements au sein de l’appareil d’Etat de la monarchie saoudienne. Une redistribution des postes-clefs qui permet d’asseoir la domination de son clan, les Soudayri, sans donner pour autant un nouveau souffle, plus moderne, au royaume.
Atlantico : Par décision du roi Salman, Mohammed Ben Nayef, ministre de l’intérieur, a été promu prince hériter, c’est-à-dire premier dans l’ordre de succesion, à la place de Muqrin, dernier fils encore vivant d’Abdelaziz, le fondateur du royaume. Mohamed Ben Salman, le ministre de la défense et fils du roi, devient quant à lui second dans cet ordre-là. Doit-on imputer ces changements aux différentes crises que traverse le pays ?
David Rigoulet-Roze : Les menaces extérieures, évidemment, jouent sur l’équilibre des pouvoir en interne. Mais là, globalement, c’est plutôt une clarification qui est faite pour le passage à la deuxième génération. Désormais pour le poste de prince héritier, qu’occupait Muqrin, et pour le poste de vice-prince héritier, qu’occupait Mohamed Ben Nayef, s’opère un saut vers la deuxième génération, qui est largement planifié.
Ce qui est significatif, au-delà de cet aspect biologique du changement de génération, c’est le renforcement de la mainmise du lignage Soudayri au niveau de la structure du pouvoir. Et évidemment, la marginalisation avérée de tous les gens qui étaient plus ou moins proches de l’ancien roi Abdallah. Le seul qui reste en poste, pour l’heure, est Mutaib, le chef de la Garde nationale, qui a été nommé par son père en 2013, avec précaution, ministre en titre : une façon d’établir son statut. Les deux autres fils d’Abdallah, Turki et Mishaal, qui étaient gouverneurs de province, ont été mis de côté tout de suite. De plus, le fait de créer ce binôme Ben Nayef – Ben Salman, permet …
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