Le leader de la Convergence pour le renouveau et la citoyen (Crc) estime que la condamnation, à six ans de prison, de l’ancien ministre d’Etat, Karim Wade, est un « exemple qui doit servir  à tout acteur politique». Dans l’entretien qu’il nous a accordé, le maire de Mbeuleukhé qui a été reçu récemment par le chef de l’Etat, a déclaré que Macky sera le candidat de son parti à la présidentielle de 2017.

La Cour de répression de l’enrichissement illicite a condamné Karim Wade à six ans de prison. Vos commentaires ?
Le  commentaire que je fais est que le Sénégal est un Etat de droit où toutes les institutions  fonctionnent. Ce qui fait que, dans le monde, le Sénégal jouit d’une grande considération. L’exécutif, le législatif et le judiciaire fonctionnent normalement. Le fils du président, l’ancien ministre Karim Wade, vient d’être jugé par la Crei qui date de l’époque d’Abdou Diouf, pour enrichissement illicite. Il fallait  laisser la justice faire son travail et elle a dit le droit. C’est regrettable, parce que six ans de prison pour un citoyen, quel qu’il soit, est une peine lourde. Mais c’est la justice. Une fois que la justice a des preuves pour apporter des corrections, elle ne bégaie pas. C’est pour cette raison que j’accepte sa décision.

Quels enseignements les Sénégalais doivent tirer de ce procès ?
La décision de la justice va servir d’exemple à tous les citoyens sénégalais. Il n’y a plus d’impunité. Chaque fois qu’il y a des soupçons sur un Sénégalais, la justice doit s’en occuper pour dire le droit. Je demande que le processus continue. Si la justice sent qu’il y a des secteurs qui ne marchent pas, elle doit agir pour qu’il n’y ait plus d’impunité, pour que tous les Sénégalais comprennent que nul n’est au dessus de la loi.

Quid des responsables qui sont aux affaires ?
Ils doivent faire en sorte qu’il y ait transparence dans la gestion des affaires publiques. Une fois qu’on a la possibilité de travailler pour son pays, qu’on gagne la confiance du peuple, il faudra s’appliquer la bonne gouvernance. Tout le monde doit comprendre qu’il n’y a plus d’impunité. Tous les actes seront surveillés et, au besoin, transmis à la justice pour qu’elle dise le droit. C’est un exemple dont chaque responsable politique doit désormais tenir en compte. Nul n’est au dessus de la loi. Le Sénégal a donné une leçon à tout le monde. Si vous gérez des deniers publics, attendez-vous à rendre compte, demain. Et le droit devra être dit chaque fois que le peuple l’exigera.

Quelle appréciation faites-vous de la décision du président Wade de renoncer à son meeting, suite à une demande du Khalife général des Mourides ?
Quand le président Wade a demandé à  ses militants de le retrouver à la place de l’Obélisque, le gouvernement avait pris ses dispositions pour lui permettre de jouir, avec ses militants, de ses droits d’expression. L’Etat devait également faire de sorte que force reste à la loi.   Au Sénégal, il y a des forces d’équilibre. Le Khalife général des mourides, comme l’a dit le président Wade, lui a demandé de surseoir à son meeting et il a accepté. Il y a donc lieu de féliciter nos chefs religieux qui sont des facteurs d’équilibre, de paix, de tranquillité dans notre pays. Si le khalife demande à Wade de surseoir à son meeting, il a joué son rôle. Les Khalifes généraux peuvent faire de sorte que la paix et l’harmonie reviennent quand il y a des tensions. Le Sénégal est un pays de paix. Il faut féliciter le Khalife, mais aussi le président Wade qui a accepté l’appel.

Vous avez récemment a été reçu en audience par le président de la République. Pourquoi avez-vous choisi de rencontrer le chef de l’Etat ?
La Crc m’avait donné mandat de rencontrer le président de la République. La plateforme agricole que je dirige m’avait également donné mandat de rencontrer le président de la République pour la simple raison qu’il est élu par le peuple.  C’est lui qui conduit les destinées du pays. Notre objectif est de développer le Sénégal, de participer à l’émergence du Sénégal.  Nous avons vu les actes que le président a posés depuis qu’il a été élu. Nous avons confiance en lui. Sa vision nous donne satisfaction. Le Plan Sénégal émergent nous donne satisfaction. Le président a rencontré les bailleurs et il les a convaincus.  C’est la raison pour laquelle il a eu des engagements de 3729 milliards de francs Cfa. Des engagements nationaux de plus de 2900 milliards. Il a déjà les moyens de financer le Pse.  Un parti, on le crée pour aller au pouvoir. Les élections sont maintenant derrière nous. Celui qui a été élu sur la base d’un programme que les Sénégalais ont sanctionné positivement est sur la voie permettant l’émergence du Sénégal. C’est pourquoi nous avons décidé de l’appuyer. Nous lui avons manifesté notre satisfaction pour sa vision qui dépasse, de très loin, les ambitions du Sénégal. On est dans son camp. On l’accompagne sans conditions. On l’appuie. Le Pse mérite d’être vulgarisé. Nous allons mener cette mission de vulgarisation. Nous allons également lui prouver que nous sommes des soldats du pays. Chaque fois que nous jugerons utile de l’aider, nous l’accompagnerons.  Nous serons au rendez-vous de l’émergence.

Allez-vous soutenir sa candidature en 2017 ?
Mon parti n’aura pas de candidat. Le président Sall est notre candidat. Nous allons travailler dans le Pse pour l’émergence du Sénégal, mais nous allons l’accompagner  pour qu’il soit réélu en 2017. Depuis que je l’ai rencontré, j’ai commencé à faire le travail pour participer à sa réélection. J’ai prouvé, partout, qu’il a une belle vision. Les Sénégalais doivent l’accompagner pour lui permettre de terminer ses projets. Je ne trouve pas meilleur candidat que lui.

Que doit faire le président pour fédérer toutes les forces qui veulent l’accompagner ?
Je pense qu’il va consolider l’unité au sein  de «Bennoo Bokk Yaakaar» même s’il y a des soubresauts au sein des grands partis qui l’accompagnent. C’est une chose normale dans la vie des partis. Il faut savoir les gérer et ratisser large, en intégrant les autres partis qui étaient avec le président Wade et qui, après la défaite de celui-ci, ont jugé utile  de rejoindre le camp de «Bennoo Bokk Yaakaar» non pas pour des postes de sinécure, mais pour appuyer l’actuel président. Nous avons senti que le candidat qu’il faut, en 2017, pour mettre le Sénégal sur les rampes de l’émergence, c’est le président Macky Sall. Nous allons travailler avec les partis de «Bennoo Bokk Yaakaar», mais aussi avec des citoyens apolitiques.

La campagne de commercialisation de l’arachide connait quelques difficultés. Quelle appréciation en faites-vous ?
La campagne de commercialisation avait connu des difficultés, mais des corrections ont été faites. Le prix avait été arrêté à 200 francs Cfa. Nous avons estimé que c’est un bon prix. Au moment où le Cenia fixait ce prix à 200 francs, celui-ci ne pouvait pas dépasser ce montant sur le plan international. Le gouvernement a fait des efforts. Le gouvernement avait également mis à la  Cncas 11 500 000 000Fca pour l’achat de 50 000 tonnes. Ce bon permettait aux opérateurs de commencer la campagne. Il appartenait aux industries de trouver un autre  financement complémentaire pour que la campagne ne connaisse pas de difficultés. Ce qui n’était pas le cas. Le gouvernement avait joué son rôle. Il appartenait donc aux industries de monter des plans leur permettant de trouver des financements complémentaires. Malgré cela, l’Etat les a accompagnées auprès des banques. Ce qui leur a facilité le déblocage des fonds. Si l’on compare le tonnage acheté par rapport à celui de l’année dernière, nous verrons que nous avons dépassé la quantité de l’année précédente. Il y a lieu de féliciter le ministre de l’Agriculture qui a fait des efforts avec l’appui du président de la République pour sauver la campagne. Il faut maintenant faire en sorte que les industries et les opérateurs n’attendent plus un financement de l’Etat pour démarrer la campagne. Les industries doivent être capables de trouver des financements pour faire une campagne normale. Cela est également valable pour les opérateurs.

Propos recueillis par Babacar DIONE

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