De source proche de l’entourage présidentiel, le chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, est disposé dans les tout prochains jours à pourvoir au poste de vice-président créé depuis plusieurs mois par une réforme constitutionnelle et resté vacant jusqu’ici. Après moult calculs et plusieurs personnalités pressenties pour le poste puis écartées, Wade semble aujourd’hui résolu à nommer Djibo Ka.
Ce choix procède d'une démarche par élimination. Après avoir promis cette position à Aïda Mbodji, Awa Ndiaye, et même à Aminata Mbengue Ndiaye du Parti socialiste – laquelle a refusé de céder à cette invite à la transhumance -, le chef de l'Etat a pensé un moment à son Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye. Avant d'abandonner l'idée qui n'était en fait qu'une façon détournée d'écarter ce dernier de la tête du gouvernement à laquelle il a voulu un moment placer Madické Niang.
Le choix de Djibo Ka s'explique par trois raisons au moins. Wade est convaincu que ce transfuge du Parti socialiste est celui de son entourage qui a le sens le plus aiguisé de l'Etat. Ensuite, le choix d'un vice-président est un acte politique de haute portée, signe que le président est sur le point de passer la main. Enfin, Wade entend récompenser et retenir dans son giron un allié de plusieurs années qui brûle d'impatience d'être calife à la place du calife.
Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Entre l'intention et l'acte de nommer d'Abdoulaye Wade, il y a toujours une zone d'incertitude alimentée par sa versatilité et par l'éternel jeu de massacre dans l'espace présidentiel.