«Une véritable éducation est impossible si elle passe par une langue étrangère. Seule la langue locale peut stimuler l’originalité de la pensée chez la plupart des gens» Mahatma Gandhi

L’usage de la langue maternelle constitue un facteur déterminant dans le processus d’apprentissage et joue un rôle clé dans la réussite des programmes scolaires. Personne ne peut le contester! En fait, en sciences de l’éducation, beaucoup d’études sérieuses qui ont trait au thème, langage et cognition abondent dans le même sens: il n y a pas de pensée plus originale que celle produite dans une langue maternelle ou locale. Aujourd’hui, le constat est là. Il reste éloquent! Tous les pays développés qui se contentent des premiers rôles en matière de gouvernance globalisée, se sont servis de leurs héritages linguistiques pour s’éduquer sérieusement et pour affronter les rouages géopolitiques avec épanouissement. Le pays du soleil levant s’est servi du japonais pour oublier les ravages de « little boy » et ensuite, se hisser au rang de deuxième puissance économique mondiale pendant longtemps, la Chine, du mandarin pour arriver aux résultats économiques que nous ne sommes pas sans savoir, le russe, de sa langue pour forcer le respect. C’est pourquoi eux, japonais, chinois, russes etc. quand ils parlent un français ou un anglais médiocre, l’occidental ne les prend pas systématiquement pour des moins que rien. Son comportement à leur égard reste méfiant. Dans son psyché, s’élèvera toujours une voix qui lui dira: « attention! Cette personne est peut être ingénieur ou penseur dans tel ou tel domaine dans sans langue maternelle/locale. Tel produit qu’on consomme ici vient des fabriques de son pays ».

Malheureusement, ce n’est pas le cas de l’africain qui est caricaturé d’office et renvoyé à sa brousse. Son pays ne produit presque rien. Même la matière première qu’il possède est exploitée par le savoir faire de l’étranger. Le tuyau de Keur Momar Sarr par exemple, en dit long. Un demi siècle après notre indépendance, Dakar n’a pas eu honte de faire appel à Paris pour boire. L’école sénégalaise, orpheline depuis toujours d’un support de transmission des savoirs qui lui est propre n’a pas su répondre à sa demande. Ce n’est pas sur elle qu’il faudra compter pour exploiter l’or noir découvert tout récemment.

C’est logique! Nous nous sommes suicidés d’un bel suicide dans la nuit des temps en faisant « table rase » de notre culture linguistique au profit de celle de l’Occident qu’on n’assimilera jamais mieux que lui. Combien d’années nos enfants consacrent-ils à l’apprentissage du français avant de comprendre les énoncés mathématiques? Combien d’élèves décrochent-ils du système scolaire sénégalais par année pour une raison d’ordre linguistique ? Combien de penseurs, de techniciens et d’ingénieurs en devenir sacrifiés au profit d’une langue étrangère?

L’usage officiel du français dans nos écoles aide l’ancienne puissance colonisatrice à asseoir sa domination et son influence sur les peuples d’Afrique, barrons lui la route. Cela passe par une véritable promotion de l’héritage linguistique, le vrai socle de l’émergence économique.

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