Dakar, les 30 et 31 Octobre 2012
Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement,
Mesdames, Messieurs les partenaires techniques et financiers,
Messieurs les Gouverneurs de Région ;
Messieurs les Présidents de régions ;
Mesdames, Messieurs les Directeurs généraux ;
Mesdames, Messieurs les Directeurs et chefs de Service ;
Messieurs les Professeurs des universités ;
Distingués invités,
Permettez-moi tout d’abord de souhaiter la bienvenue à nos hôtes, éminents professeurs qui viennent de la France et d’exprimer mes vifs remerciements à tous les participants, qui ont accepté de participer à ce lieu d’échanges d’expériences et d’expertises sur l’aménagement et le développement territorial.
Selon Lajugie (1979) " l'Aménagement du Territoire a pour fin à la fois de promouvoir la mise en valeur des ressources régionales et d'améliorer le cadre de vie et les conditions d'existence des habitants. Il permet également d’atténuer les disparités régionales de développement économique et social par une organisation prospective de l'espace reposant sur une orientation volontariste et concertée des équipements et des activités ". A travers cette définition, nous pouvons dire que l’objectif global visé demeure, alors, la promotion d’un développement territorial durable.
Pour réaliser un tel objectif, les pouvoirs publics ont, dès l’accession de notre pays à la souveraineté internationale, tenté plusieurs approches. Celles-ci ont conduit entre autres, en 1964 à la promulgation de loi sur le Domaine national, dans la décennie soixante dix à la mise en place de sociétés d’intervention régionale et à la création progressive de Communautés rurales. A partir de 1996 intervient l’approfondissement de la politique de décentralisation avec l’érection de la région en collectivité locale. Dans la même période (1997) est intervenue l’élaboration consensuelle du Plan National d’Aménagement du Territoire composé d’un Plan Général et de 10 schémas régionaux projetés sur un horizon temporel de 25 ans. Hormis le Plan National d’Aménagement du Territoire (PNAT), d’autres documents régionaux et locaux de planification ont été réalisés ou révisés (SRAT, PRDI, SAGTC,PLD,…).
Mesdames, Messieurs,
Comme vous le savez, depuis l’adoption du PNAT en 1997, le contexte socio-économique et politique national et international a subi de profonds changements qui ont entraîné une continuité territoriale prononcée (gestion des espaces transfrontaliers). Aujourd’hui, les différentes politiques publiques initiées n’ont pas eu les effets escomptés sur l’équilibrage du territoire national.
En effet, la réalité spatiale du Sénégal est marquée par des déséquilibres entre, d’une part le tiers ouest et le reste du pays et d’autre part, entre Dakar et les autres capitales régionales du pays. La bipolarité urbain-rural, Dakar et les autres capitales régionales se renforce tendanciellement du fait de la rapidité de l’expansion de la métropole nationale et du déclin des régions de l’intérieur.
A cela s’ajoutent des blocages institutionnels et techniques empêchant de mener de façon efficace et satisfaisante les stratégies retenues dans les documents de planification spatiale. Ce sont entre autres :
l’absence de mise en œuvre d’instruments juridique et financier d’aménagement du territoire,
la faible prise en compte des enjeux spatiaux dans les politiques publiques de développement,
la faible mise œuvre de la compétence aménagement du territoire par les collectivités locales,
et l’insuffisance des ressources financières et matérielles des structures en chargées de l’aménagement du territoire.
Face à cette situation, le gouvernement du Sénégal inscrit l’aménagement du territoire dans le cadre d’une démarche innovante de mise en cohérence des politiques macroéconomiques et sectorielles de croissance, en le définissant ainsi comme une plateforme essentielle de conception et de planification du développement territorial durable. Cette nouvelle vision des autorités étatiques, axée sur la territorialisation des politiques publiques, cadre avec les missions assignées à l’Agence nationale de l’Aménagement du Territoire (ANAT) créée par décret 2009-1302.
Elle est chargée de promouvoir et de mettre en œuvre la politique gouvernementale en matière d'aménagement du territoire tout en l’articulant aux orientations stratégiques des organismes sous régionaux (UEMOA, CEDEAO, etc…).
Mesdames, Messieurs,
Rappelons le, cette nouvelle politique d'aménagement du territoire a besoin à la fois de durée pour infléchir les dynamiques territoriales négatives, d'opérationnalité et de proximité pour coller à l'action régionale ou locale et de prospective pour anticiper sur les évolutions à venir. Pour ce faire, elle doit reposer sur une recomposition territoriale articulée autour des pôles de développement, de villes stratégiques et de collectivités territoriales viables.
C’est pour cette raison que l’ANAT a initié ces journées afin de mener une large concertation sur les nouveaux enjeux et défis d’aménagement du territoire qui seront susceptibles de donner corps à la territorialisation des politiques publiques.
Ces journées constituent le point de départ d’une large réflexion sur la politique d’aménagement et de développement territorial dont les contours et les instruments de mise en œuvre seront définis et partagés par tous les acteurs de façon concertée.
Je vous remercie de votre aimable attention.