Le secteur primaire, principal pourvoyeur de richesse, est essentiellement constitué par la production animale, agricole, par l’exploitation des produits forestiers et subsidiairement de la pêche (la fermeture des vannes au niveau de la digue de Keur Momar Sarr fait que la pêche est presque inexistante dans la vallée du Ferlo sauf parfois en hivernage). Le secteur primaire occupe 506 ménages dont la totalité fait de la production végétale, 96% s’adonne à la pratique de l’élevage et 37% à l’exploitation forestière (PLD 2005). Il est caractérisé par un système de production extensif laissant entrevoir des marges de progression importantes. Il procure des revenus annuels très importants de l’ordre de 1,655 milliards de FCFA correspondant à un revenu moyen annuel per capita de 105 690 FCA, soit  312 FCFA de revenu journalier nettement inférieur au seuil de pauvreté estimé à 600 FCA par jour et par personne.(PLD 2005).

L’activité agricole dans la CR de Mbeuleukhé, principalement tournée vers la production pluviale, occupe essentiellement les ménages Wolofs localisées dans les villages que sont Mbeuleukhé, Ndiané, Ngouille Diéry, Yang-Yang, Kalossy Wolof et Mewelle Wolof. L’agriculture est également pratiqué par les Peulhs, mais demeure une activité très secondaire.

L’agriculture s’étend sur une superficie de 2024 hectares dont 25% réservé à la culture d’arachide, 27% à la culture de mil, 18% à la culture du sorgho, 18% à la culture du niébé et 12% aux autres cultures telles que les pastèques, le bissap etc. (PLD, 2005).

Les terres sont fertiles mais très fragiles à l’érosion.

La CR se trouve dans une zone à vocation pastorale. L’occupation des parcours par les agriculteurs occasionne parfois des conflits entre les pasteurs et les agriculteurs. Cette situation est consécutive à la non délimitation des zones de culture et de pâturage.

Les bas-fonds dont l’aménagement est perçu par la population comme solution pour le développement du maraîchage, constituent les dernières reliques de pâturage pendant certaines périodes de l’année.

Les surfaces cultivées sont totalement comprises dans des zones  de parcours du bétail. C’est dans cet esprit qu’il faut comprendre le statut particulier donné à la zone sylvo-pastorale qui interdit la culture intensive.

L’agriculture se résume en réalité aux cultures vivrières pour les besoins de la consommation. Ce qui explique l’implication des Peuls dans cette activité, en plus de leur activité principale qui est l’élevage. Ils  cultivent de petits champs de mil ou de niébé autour de leurs habitations mais rarement la culture de l’arachide.

Le maraîchage est devenu presque inexistant dans la zone car l’eau de la vallée n’est plus apte à l’irrigation du fait de sa forte pollution biologique. Dans le village de Ngouille Diéry l’activité maraîchère a été délaissée par les femmes du fait de la très forte teneur en sel de l’eau des puits et de l’inexistence d’aménagement des bas–fonds qui en réalité sont assez importants en nombre.

Dans la Communauté Rurale on note plusieurs difficultés dans le domaine de l’agriculture : le manque de matériels agricoles et d’intrants et de semence combiné à l’absence total de concertation et de coordination dans la lutte contre les parasites ; ce qui expose du coup les champs aux différentes attaques.

La production végétale procure une richesse estimée à près de 135 846 250 de FCFA correspondant à un revenu agricole moyen par ménage de 268 470 FCFA (cf. tableau n°2). Le taux de couverture céréalière estimé de l’ordre de 80 kg per capita très nettement inférieur aux normes FAO montre la forte dépendance de la localité vis à vis de l’extérieur. (Source : PLD Mbeuleukhé, 2005)

L’élevage est de type extensif ; il présente une configuration saisonnière. Les plus grandes opportunités sont offertes durant la saison des pluies ("Ndungu" en pulaar ou "Nawet" en wolof) et la saison fraîche ("Dabundé" en pulaar ou "Lolly" en wolof) en raison de la disponibilité du fourrage au niveau des parcours et de l’eau dans les mares.

Au cours des périodes sèches ("Noor" en wolof ou "Ceedu" en pulaar et "Cooron" en wolof ou "Tchet Cellé" en pulaar),  l’activité pastorale est fortement marquée par la transhumance vers les zones d’accueil plus généreuses et moins hostiles (le Sud notamment). Cette transhumance constitue une réponse économique et écologique à une situation de rareté des ressources.

L’élevage représente la principale source de richesse de la communauté rurale, elle représente un patrimoine estimé à prés de 2,09 milliards de FCFA et procure des revenus liés à l’exploitation des produits animaux estimés à 155,6 millions de FCFA/an (PLD, 2005)

Cette filière aurait pu procurer plus de ressources si elle n’était pas confrontée à un certain nombre de contraintes comme :

  • la dégradation des ressources fourragères liées aux feux de brousse, au surpâturage et à la sécheresse, les coupes abusives ;
  • l’insuffisance des points d’eau ;
  • la vétusté des équipements hydrauliques ;
  • l’insuffisance d’information, d’éducation et de communication (IEC) pour la bonne gestion des troupeaux, des forages et de l’environnement ;
  • l’insuffisance d’infrastructures sanitaires.

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here