Spécialiste en santé/environnement, pharmacien biologiste, le docteur Amadou Ndiaye est bien placé pour parler des conditions dans lesquelles les Sénégalais s’alimentent dans les rues notamment dans les « Tangana » et les « gargottes ». Pourtant, s’alimenter dans la rue n’est pas sans conséquence sur la santé, et est source de plusieurs maladies chroniques qui gagnent du terrain chez la population sénégalaise. Entretien….

Est-ce qu’on peut dire  aujourd'hui  que les Sénégalais se nourrissent bien ?

Aujourd'hui, on peut dire que les Sénégalais ne se nourrissent pas bien. Nos techniques de cuisson font que tous les aliments que nous dégustons seront exempts de ce qu'on appelle les quantités  vitaminiques quotidiennes. Les Sénégalais  s'alimentent mal.

Ils ne consomment pas beaucoup de fruits alors que les fruits sont riches en vitamines. Ils ne consomment pas aussi beaucoup de foie, ni également de la graisse de poisson. En général, quand on achète le poisson, c'est la chair qu'on mange qui est riche en vitamines.

Ils ne consomment pas aussi trop de céréales. Ces aliments aussi sont très riches. Toutes les vitamines censées contenir dans les légumes sont  détruites à la cuisson. Ce qui fait qu'également  que  « nous mangeons pour avoir le ventre plein » mais en assurant comme apport, vitamine zéro pour nos organismes.

Vu le développement des « Tangana » et autres gargotes, y a-t-il un risque pour ceux qui s'alimentent dans les rues ?

Il y a un risque de s'alimenter dans les rues parce qu'on ne sait pas les conditions dans lesquelles ces aliments ont été préparés, l'environnement dans lequel également ils ont été concoctés et le statut également immunitaire de la personne qui vend ces aliments.

Ces trois aspects que sont la matière de l'aliment qui est préparé, l'environnement et le statut de la personne qui prépare sont à prendre en compte.  Si l'environnement est sale, on peut contaminer d’autres. Si la personne également qui prépare  au niveau de la rue est malade, atteinte d'une maladie transmissible à progression rapide notamment toutes les maladies liées au  péri fécal,

cela va entraîner inévitablement des conséquences fâcheuses. Là également, la personne va contaminer tous ceux  qui s'alimentaient auprès d'elle. Cela va de soi, il faut que l'environnement soit propre, que la personne soit exempte de toutes les maladies susceptibles de se transmettre pour qu’il n’ y ait pas de dégâts.

Justement, n'y a-t-il pas un déficit de contrôle de l'Etat ?

Il incombe à l'Etat de s'assurer que ces personnes qui vendent dans la rue satisfassent à une consultation médicale régulière. C’est aux gouvernants de certifier qu'elles ne sont pas atteintes d'une maladie susceptible de contaminer.

Il s’agit en outre pour ces autorités de vérifier que ces personnes ne sont pas atteintes de dysenterie, de choléra, tuberculose. De même voir, si elles ne sont pas atteinte de grippe également. Qu ‘elles ne sont pas aussi  sujettes à une infection quelconque pouvant entraîner une intoxication alimentaire chez ceux qui s'alimentent auprès d'elles.

Quelles sont les maladies auxquelles nous sommes exposés dans la rue ?

Dans la rue, ce sont toutes les maladies qui peuvent être transmises par les mains sales. Je parle également des parasitoses. Ce sont des maladies transmises par des vers que ce soit des vers blancs ou des vers noirs. Ceux qui fréquentent ces lieux de restauration,

peuvent attraper des  maladies pulmonaires. Quand la personne est tuberculeuse,  elle peut par ailleurs transmettre en toussant des virus. Toutes les infections dermiques que sont les mycoses se déploient dans ces « resto’ en plein air.

 

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