La sacralité de la nature par endroits est typiquement africaine. Si bien que le sacrilège est susceptible de sanctions des forces de cette même nature. Les villageois de Kadji-Madja semblent parfaitement s’en convaincre présentement. Pour du bois mort soutiré de la brousse, le village mis à feu depuis belles lurettes: 11 maisons, plus de 20 matelas, des armoires et des vivres emportés par les flammes. Représailles de la nature?
Pour un bois mort ramassé en pleine brousse et mis au feu, le village de Kadji-Madja, situé à 9km de Linguère aura payé un lourd tribut. Depuis une semaine, cette petite communauté forte de plus cinq cent habitants est guettée par un feu dont les villageois ignorent la provenance. Sorciers et autres herméneutes tentent, chacun selon ses “pouvoirs“ mystiques, d’interpréter le phénomène. Selon les témoignages issus du même milieu, ce feu qui ne laisse rien sur son passage a démarré au courant du mois de février. La famille du marabout du village, en l’occurrence Bole Ka, avait pris un bois en brousse avant de le plonger au feu. Depuis cette date, leur quiétude est menacée par un esprit maléfique. Chaque jour qui passe, de huit heures à dix neuf heures, ce feu provoqué par l’“ennemi juré“ encore ignoré des villageois, continue de faire des ravages. Au total, plus de vingt matelas, des nattes, des meubles, onze maisons, ont été emportés par les flammes, même un cheval y a laissé la vie. Ces flammes font trembler les populations qui remuent ciel et terre pour sauver leurs peaux et leurs biens. Pour conjurer ce mauvais coup du sort, Bole Ka se dit ruiné à cause des sommes colossales versées à d’incertains détenteurs de solutions à ce problème. ’’Les dégâts sont énormes et nous ne savons pas à quel saint nous vouer. J’ai tout donné aux sorciers pour arrêter ce fléau. La dernière fois j’ai immolé un bœuf et deux chèvres sans compter la somme de 130.000F versés au marabout et pourtant toutes ces tentatives sont restées vaines. Nous attendons que les bonnes volontés nous viennent en rescousse’’, déclare-t-il.
Superstitiosité ou fantasmagories, ces villageois du Djolof ont besoin d’aides de diverses provenances: matérielles, Psychologique ou psychanalytique notamment.
Masse Ndiaye, Correspondant permanent