Le réveil a été insolite pour les populations de Linguère.

Le réveil a été insolite pour les populations de Linguère. Et pour cause, l’opposition dite significative a laissé éclater sa colère contre la volonté du directeur de Cabinet du Président Wade et maire de la capitale du Djolof, Habib Sy, d’ériger une permanence du Pds sur le site affecté à la Protection des végétaux.

La coalition Benno de la ville de Linguère a mis à exécution sa menace de battre le macadam. Sur le qui-vive depuis les premières lueurs matinales, les forces de l’ordre, armées jusqu’aux dents, n’ont pu empêcher l’opposition d’investir la rue. Sous la houlette de leur coordonnateur Ibrahima Lô, les manifestants ont arpenté les grandes ruelles de la ville. Une marche qui les a conduits jusqu’à la brigade de la gendarmerie où les hommes du commandant Abdoulaye Ndiaye, appuyés par un impressionnant renfort, veillaient au grain, pour éviter tout débordement. Sur les pancartes, on pouvait lire : «Linguère, ville oubliée» ; «Oui pour un nouveau lycée et non pour une permanence» ; «Non à la transformation des biens publics en biens privés». Sur les lieux, le chef de file des manifestants, Ibrahima Lô, et trois de ses camarades ont été conduits dans le bureau du commandant de Brigade pour dissuader les marcheurs. Après une séance de conciliabules qui a duré une vingtaine de minutes, les manifestants ont décidé de retourner à la case départ : le domicile d’un des leurs, en l’occurrence Saniébé Ndiaye de la Ligue démocratique (Ld). Et c’est pour improviser un point de presse au cours duquel ils ont réitéré leur désaccord par rapport à la construction de la permanence des libéraux sur un domaine public.

Les manquements du Préfet
Des sources concordantes proches de la gendarmerie de Linguère confient que le Préfet n’a pas remis la réquisition à qui de droit. «La veille de la marche, le préfet pensait que le renfort des forces de l’ordre permettrait de dissuader les manifestants ; tel n’est pas le cas. Le jour J (hier) la réquisition est venue tardivement.» Face à ce manquement de l’autorité, les gendarmes ne pouvaient que jouer la carte de l’apaisement. Cette démarche a permis d’éviter la confrontation entre les manifestants et les forces de l’ordre, renseignent toujours nos interlocuteurs. Pour leur part, les libéraux ont fait face à la presse en fin de journée pour dire que le terrain en question a été légalement acquis après respect des procédures administratives. Aussi ont-ils fustigé le comportement de l’opposition qui, déplorent-ils, n’a pas respecté la décision du préfet portant interdiction de la marche de Benno.

 

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