De Benghazi au Caire en passant par Tunis; Rabat et Tizi Ouzou pour ne citer que ces régions, les protestations à l’encontre du film « L’innocence des musulmans » ne cessent de fuser. Elles sont parfois teintées d’une violence atroce.

Le mot d’ordre reste le même. Endiguer la marche de la machine occidentale, adepte de la diabolisation de l’islam aux moyens de caricatures et de pamphlets. Une machine aveugle qui, sans un scrupule aucun, fait fi même des témoignages les plus élogieux de pas mal de savants occidentaux éclairés tel Georges Bernard Show, protestant irlandais, dramaturge et lauréat du prix Nobel de littérature. Ecoutons le parler de Mohammed Psl : « J’ai étudié cet homme merveilleux, et, à mon avis, loin d’être un antéchrist, il doit être appelé le sauveur de l’humanité. Je crois que si un homme comme Mohammed gouvernait le monde, il réussirait à résoudre ses problèmes de façon qui lui apporterait la paix et le bonheur tant désirés. »

Michael Art, astrophysicien, juif américain est catégoriquement d’accord que Mohammed reste le seul homme  ayant réussi par excellence les deux plans : religieux et séculier.

Au delà d’un affront contre l’Islam, il nous semble qu’il serait pertinent cependant de recadrer cet événement dans un contexte purement politico – stratégique où les maîtres du monde, touchés dans leur orgueil cherchent à reprendre du poil de la bête. En fait, les événements subséquents au printemps du Jasmin sont très révélateurs. Si aujourd’hui le glas a sonné pour les pouvoirs despotiques dans certaines régions de la méditerranée, les seigneurs du crime n’ont pas pu imposer tout de même, aux peuples fraichement affranchis, leurs mercenaires comme Mohamed El Baradai et tant d’autres, afin que la destruction de l’humanité au profit de leur propre confort puisse continuer sous une autre forme. Les islamistes se sont en revanche taillés la part du lion en se hissant au pinacle des instances décisionnelles des pays comme la Lybie et la Tunisie. Même son de cloche au pays des pharaons où la postérité de Hassan Al Banna règne en maitre, et de la façon la plus démocratique. Ceci ne présage d’aucune bonne nouvelle pour l’économie occidentale, déjà au bord de l’agonie. Ainsi, il faut à tout prix, agir et sans délais. Le cahier des charges reste le même. Instaurer le chaos et évincer du pouvoir, par l’aval du conseil de sécurité de l’Onu, les dirigeants indésirables. Trois faits méritent d’être soulignés. D’abord, penchons-nous un peu sur la diffusion de ce fameux film. Les renseignements généraux américains savaient avec pertinence que sa diffusion pourrait susciter beaucoup de haine et de violence mais, aucun effort n’a été fait pour l’interdire comme ils ont su le faire avec adresse, dans le passé quand il s’agissait de documents menaçant leurs intérêts. La censure de « Mein Kampf » de Adolf Hitler ou encore le Manifeste du parti communiste de Karl Marx en attestent. L’administration américaine s’est au contraire résolue savamment de laisser passer ce court métrage de la honte pour en faire une information d’influence puis poser des actes au moment où les communautés touchées dans leur intégrité morale, pataugent dans les marécages de l’indignation totale.

Secundo, il s’agit d’un film dont le producteur, Nakoula Basseley est selon de sources sûres, copte chrétien d’Egypte. Aurons-nous torts de nous attendre alors à ce que les relations entre coptes et musulmans déjà malsaines dans cette région s’enveniment dans un futur immédiat et mener à la catastrophe?

Tertio, la dernière fois qu’un ambassadeur américain fut victime d’attentat date vraiment de longtemps car jusqu’ici les Usa n’ont pas badiné avec les moyens quand il s’agit de mettre en place des dispositifs sécuritaires pour protéger ses ressortissants diplomatiques. Même sous le magistère du colonel Kadhafi une chose pareille ne s’est pas produite bien que ce dernier fut réputé allergique à l’oligarchie américaine. Les circonstances de la mort de ces quatre diplomates américains ne laissent-elles pas  des zones d’ombre ? Serait-il irréfléchi de penser que l’administration Obama cherche à asseoir sa domination militaire dans cette région riche et stratégique ?

Le Pentagone a déjà déployé des troupes  lourdement armées à Benghazi et il ne sera pas surprenant que leur nombre déjà pléthorique pour une nation pourtant souveraine augmente. Quand cette armada guerrière va t- elle se retirer de la Lybie ? Mystère et boule de gomme !  

Face à tous ces actes posés sciemment, il importe dès lors, que les communautés musulmanes, en particulier celles d’Afrique du nord, essayent de lire en filigrane les conséquences qui en découlent sous une trajectoire politico-stratégique  et surtout agir sous la dictée de l’intelligence émotionnelle au lieu de verser dans la violence qui véritablement, ne fait que cautionner les propos des ennemis de l’islam. 


Mamadou MBENGUE
Etudiant en Sciences de l’information
Haute école spécialisée –  Suisse Occidentale

 

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