Le Ministre d’Etat, Ministre l’Environnement et de la Protection de la nature, des Bassins de rétention et des lacs artificiels, Djibo Leyti Kâ, a déclaré que cet ouvrage d’une capacité de 14 500 000 m3 d’eau constituera un moyen efficace pour lutter contre l’exode si les gens acceptent de travailler et de rester chez eux. Il s’exprimait ainsi lors d’une visite de chantier qu’il a effectué vendredi 9 avril 2010 au sur le site des travaux en cours lac artificiel de Dodji.

Djibo Leyti Kâ, Ministre d’Etat, Ministre de l’environnement et de la protection de la nature, des bassins de rétention et des lacs artificiels, considère que les travaux en cours du lac artificiel de Dodji inscrits dans le plan d’aménagement de la vallée de Poram/ Kadji constitueront à terme un bon moyen de lutter contre la transhumance dans ce milieu semi-aride dominé par un élevage extensif résolument nomade. Il a fait cette déclaration vendredi dernier 9 avril 2010 face à la presse alors qu’il effectuait une visite du chantier pour évaluer l’état d’avancement des travaux.

 

« Si les gens acceptent de travailler, de rester chez eux, de ne pas bouger, de ne pas transhumer, à mon avis ils n’auront plus aucune raison de partir car cet ouvrage va leur permettre d’obtenir ce qu’ils vont aller chercher ailleurs, à savoir l’eau et le pâturage qui seront à leur disposition. Ils auront tout cela sur place », a souligné Djibo Leyti Kâ qui s’est félicité de l’état d’avancement des travaux en signalant que c’est une nouvelle civilisation qui est en train de se bâtir à Dodji.

« Ce lac à terme va stocker l’eau 12 mois sur 12, toute l’année. Aujourd’hui, on est en train de bâtir une nouvelle civilisation ici à Dodji. L’élevage va se transformer en même temps que l’agriculture. J’envisage d’inviter le Directeur général de l’aquaculture à empoissonner le lac. En ce moment-là, il y aura du poisson frais ici, comme dans le fleuve. Donc une nouvelle civilisation est en train de se bâtir ici à Dodji grâce à la volonté du Chef de l’Etat qui a lui-même choisi le site », a signalé le ministre de l’environnement.

Selon Djibo Leyti Kâ, la fin des travaux des trois barrages de Dodji, de Kadji et de Khol Khol, situés sur une longueur de vingt kilomètres dans la même vallée de Poram/ Kadji permettra au Sénégalais de découvrir que ce ne sont pas des paroles en l’air qui leur sont servies. « Franchement, si les travaux se terminent les Sénégalais verront que ce ne sont pas des paroles en l’air. Je prie Dieu qu’il nous prête vie jusqu’à ce moment là pour voir les effets sur les populations. Ils vont contribuer à augmenter sérieusement leurs revenus », a-t-il laissé entendre.

C’est dans cette perspective d’ailleurs qu’il a résolument demandé au Président du Conseil rural « d’inviter ses concitoyens à s’investir franchement dans l’agriculture et dans l’élevage qui sont déjà leurs métiers traditionnels pour les intensifier avec beaucoup de discipline ». Dans sa réponse, Oumar Galadjo Bâ, Pcr de Dodji, lui a déclaré qu’ils n’attendaient que ça. Djibo Kâ a renchéri en leur révélant que c’est « plus d’un milliard FCFA tirés du budget de l’Etat » qui ont été investis dans les travaux.

Et de saluer la vision du Chef de l’Etat en disant que « c’est une option volontariste incontestable ». Et de poursuivre : « Si vous y ajoutez la main d’œuvre que cela crée, c’est une nouvelle dimension supplémentaire qu’il convient de saluer. C’est pour cette raison que j’ai invité les jeunes à s’organiser en groupements d’intérêts économiques pour qu’autour du Sous Préfet et du Pcr, avec l’entrepreneur, qu’ils trouvent un moyen de mettre en place un système de gestion, parce que c’est cela qui garantit l’avenir ».

Ils devront pouvoir ainsi surveiller les eaux pour les protéger. Le ministre de l’environnement a aussi salué l’engagement du Directeur des Eaux et Forêts, qui depuis bientôt deux ans, sur ses instructions, est en train de planter des arbres (espèces locales) tout au long du lac.

Djibo Kâ a félicité Mouhamed Thiam, Directeur des Bassins de rétention, pour sa diligence et rendu un hommage à toute son équipe pour son engagement. Il a fait de même avec l’entrepreneur des travaux, Moctar Gassama, Directeur Général de la Société d’hydraulique, de bâtiment et de travaux publics (Shyb), qui malgré les difficultés financières, dit-il, a tenu le coup et maintenu le cap. En effet, il y a eu quelques problèmes entre les jeunes de la localité regroupés en Gies et l’entrepreneur Moctar Gassama qui a annoncé à Djibo Kâ que ceux-ci ne voulaient pas travaillaient, raison pour laquelle il a trouvé comme main d’œuvre des jeunes venus de Vélingara et de Mbour.

Ce que ceux-ci, par la voix de Saliou Mangane, ont rejeté en bloc en rappelant qu’ils n’avaient pas refusé de travailler. « Le contrat qui nous liait était terminé et il ne nous avait pas payés. Ensuite il était parti à Dakar sans revenir. On ne savait pas où il était. Quand on l’appelait, on tombait dans sa boite vocale. Sur 1 500 000 FCFA qu’il devait nous payer, il nous avait fait une avance de 300 000 FCFA », explique-t-il tout en révélant que le gardien du site, Samba Djégui Bâ, n’a pas été payé jusqu’à sa mort. « C’est après sa mort qu’il a financé ses funérailles », s’est plaint Cheikh Ngak, dont le père était le premier gardien des lieux au début des travaux.

Très satisfait de l’état d’avancement des travaux, Djibo Kâ a toutefois déclaré qu’il n’est pas exclu que le Président Wade vienne procéder à l’inauguration de cet ouvrage à la fin des travaux prévus par l’entrepreneur en mai prochain. « Je sais qu’en ce moment il sera bien heureux comme moi puisque c’est lui qui a commandité les travaux », a dit Djibo Kâ. Il faut signaler que le barrage de Dodji, dont la pose de la première a été effectuée le 28 septembre 2005 par le ministre d’Etat Habib Sy, est long de 688 mètres avec un déversoir de 600 m.

La digue est érigée sur une superficie de 354 hectares. Sa fonction principale est de retenir l’eau pour servir à l’agriculture de contre saison et à l’abreuvement des animaux. Le barrage de Kadji, d’une capacité de rétention de 3 millions m3 permettra de retenir l’eau en aval de Dodji et favorisera l’irrigation de milliers d’hectares et l’abreuvement du bétail, celui de Khol Khol, de la même capacité, aura cette fonction similaire, de même qu’une capacité de franchissement pour les autochtones.

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