Généticien-sélectionneur de l’Isra, le Dr Ndiaga Cissé est l’inventeur de quatre variétés de céréales.Il revient en quelques mots sur les opportunités que l’agriculture sénégalaise peut tirer de ces découvertes.
Wal Fadjri : Quelles sont les opportunités que l’agriculture sénégalaise peut tirer de ces nouvelles variétés de semences ?
Dr Ndiaga CISSE : Ces nouvelles variétés de sorgho apportent une meilleure qualité de graine pour l’alimentation humaine, mais également du bétail et de la volaille. La paille est également de meilleure qualité ; ce qui favorise son utilisation par le bétail. Et en plus, les nouvelles variétés de sorgho ne posent pas de problème pour l’alimentation du bétail contrairement aux variétés traditionnelles. La variété de niébé qu’on a proposée à l’homologation va étendre la zone de culture du niébé vers le Saloum, le Sine et plus au Sud. Parce que cette variété est plus adaptée et elle a une meilleure résistance aux insectes et aux thrips.
N’avez-vous pas des craintes quant à l’acceptation de ces nouvelles variétés par les paysans qui sont, d’ordinaire, conservateurs ?
On ne s’attend pas à des résistances, parce qu’on les a testées longtemps en condition paysanne pour voir leur adaptabilité. Les paysans les ont adoptées et ils sont en train de les cultiver. C’est la disponibilité des semences pour une large diffusion qui reste.
Que faire justement pour la diffusion et l’introduction de ces variétés auprès des paysans ?
Nous avons déjà commencé la multiplication des semences. On a fait le premier niveau de production de semences à Bambey. Sur les quatre variétés, on a obtenu quatre à cinq tonnes. On est en train de donner aux spécialistes de l’Isra pour un autre niveau de production et pour la grande diffusion.
Est-ce que ces variétés sont protégées contre les Ogm ?
Ces variétés n’ont rien à voir avec les Ogm. Elles ont été créées par une voie plus classique en utilisant des souches de résistance qui existent déjà dans des espèces données. Contrairement aux Ogm, où on est obligé de les prendre dans des bactéries ou autres. Ces variétés, on les a tirées d’une espèce qui existe déjà pour l’introduire dans une autre et la diffuser.
M. SARR