Qu’il me soit donné ici l’occasion d’écrire ces quelques lignes afin de faire une modeste contribution sur la situation socio-économique du Djolof. Puisse Dieu nous permettre d’être le plus objectif possible dans ce qui suit et rendre cette contribution utile au développement de la localité.

« L’homme n’est pas fait pour penser, mais pour agir » dit-on couramment. Cette affirmation n’est pas une négation de la réflexion qui demeure indispensable à la préparation de l’action. Il s’agit plutôt de justifier la réflexion par l’action. On dirait alors, « l’homme ne doit penser que pour agir ». Je suis Djolof-djolof, j’agis !

« Mon Point de Vue » de ce mois traite de l’importance du tiers secteur dans le développement local. Ce dernier est défini par M. Greffe comme étant « un processus de diversi­fication et d’enrichissement des activités économiques et sociales sur un territoire à partir de la mobilisation et de la coordination de ses ressources et de ses énergies ». Entre la sphère de la puissance publique, étatique et administrative régulée par la représentation démocratique, et la sphère privée marchande, lieu d’expression des intérêts individuels, on reconnaît aujourd’hui de plus en plus l’importance d’un tiers-secteur incarnant des initiatives privées mais non marchandes. Du point de vue économique, on est là dans un secteur non-lucratif; du point de vue organi­sationnel, les institutions qui sont les plus significatives de ce domaine sont les associations ; si l’on se place selon un angle d’analyse politique, on aura affaire à « la société civile », alors que du point de vue des relations inter­nationales, on parlera plus d’ONG. Ce secteur associatif (à l’échelle du développement local) prend de plus en plus d’importance. A cela, plusieurs raisons :

– la liberté d’association dans les sociétés « d’individus » est un droit fondamental que les hommes et les femmes veulent défendre ; ils veulent, par cette forme d’organisation, défendre des causes au-delà de l’intérêt propre de leurs membres.

– le déficit des médiations politiques à travers les systèmes d’élection de représentants (maire, député, etc.), incite les citoyens à des formes nouvelles d’organisation sociale légères pour s’exprimer ensemble sur la place publique.

– l’intérêt nouveau manifesté par les institutions établies, pour ces « organisations intermédiaires » qui « tissent » le lien social (bien mieux qu’elles ne savent le faire) et à un coût bien moindre (car l’adhésion à l’association se fait sur la base du volontariat, et donc, en partie au moins, du bénévolat).

Les institutions publiques et organisations du tiers-secteur sont donc amenées à travailler ensemble pour concourir à la réalisation des objectifs du dévelop­pement local. Mais, sur un territoire donné, il y a toujours foisonnement d’acteurs et d’organisations (institutions), avec des missions spécifiques, des tailles différentes, des échelles d’emprises variées, des méthodes d’intervention particulières. Ceci induit un manque de vision d’ensemble de chacune des « parties », des difficultés à harmoniser les échelles temporelles d’intervention, un risque de dispersion et de chevauchement, des risques de concurrence.

La première des conditions d’un travail en commun et véritablement participatif sera donc de faire reconnaître par chacune des parties l’existence et le rôle des « autres » et donc de rendre les associations et organisations du « tiers-secteur » plus capables de contribuer au développement local par une participation accrue à ce qu’initient les structures publiques (les collectivités locales en particulier). Deux principes essentiels doivent alors guider l’action: subsidiarité et bonne gouvernance. Cette dernière consiste à décider une mise en pratique des orientations collectives en ayant fait participer chacun à son niveau, pour une plus grande efficacité de l’action. Il y a derrière la gouvernance, l’idée d’une organisation de la décision qui respecte l’identité de chacune des « parties » et qui articule bien les compétences et les savoir-faire de chacune. Les structures publiques ont leur spécificité ; les organisations du tiers-secteur ont leurs particularités. Un des axes majeurs des organismes d’appui à ce dernier, consistera à contribuer au renforcement des capacités des asso­ciations et des organisations à la base (niveau du quartier ou de la commune) pour que, par exemple, les objectifs des associations s’articulent et soient complémentaires avec les missions de la collectivité locale, pour que l’identité des associations (qui sont à la base de leurs pratique) ne soient pas source de conflit avec les statuts de la structure publique (qui conditionnent leurs procédures de travail), pour enfin que s’harmonisent les pratiques professionnelles des uns et les savoir-faire des autres.

Au Djolof il est temps de se départir de toute appartenance politique (au moins entre deux joutes électorales) et faire participer toutes les couches sociales à bâtir notre cher Djoloff. Il n’est point utile de se quereller pour défendre telle personne ou telle autre, notre seul intérêt est de défendre le Djolof. Des intérêts crypto-personnels ne sont pas garants d’un développement durable, œuvrons alors pour l’intérêt collectif. Epaule contre épaule, chers djolof-djolof nous réussirons le pari de l’émergence tant clamée, souci de tous les maires et responsables locaux sans distinction aucune.

« Même quand la puissance publique à les moyens, même quand le tiers secteur est structuré et compétent, la réalité est toujours « moins lisse » et moins « découpée linéairement dans le temps »… Il n’empêche, le développement local est un défi à relever, le seul peut-être qui nous autorise à envisager « un avenir commun pour tous »»

Maguette SARR

« Mon Point de Vue – Etape 17»

Email : leboyjolof@gmail.com

Téléphone : 774116020

« Si l’homme décide de servir le politique, qu’il le fasse, mais en gardant ses distances avec l’engagement politique (esprit partisan), parce que l’organe politique se comportera comme une machine envers l’homme qui ne pourra que le servir et être utilisé par lui. »

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