Aliou Dia, leader de Force paysanne, ne fait pas partie de la liste des députés élus pour siéger dans la 12e législature. Face à la presse hier, il a regretté le fait que le combat, qu’il a toujours mené en faveur des paysans, soit tombé à l’eau, car craignant que ses collègues ne seront pas en mesure de le poursuivre.
Après 3 mandats successifs de parlementaire, le député Aliou Dia, leader de Force paysanne, ne siégera pas dans cette 12e législature. Placé à la 9e place sur la liste nationale de la coalition Bokk Gis-Gis, M. Dia n’a pas été élu, seuls quatre députés ont eu le privilège d’obtenir le ticket leur permettant de siéger à la chambre basse. En effet, faisant l’analyse de son échec, Aliou Dia a avant tout révélé que « les paysans seront sevrés ». « Avec les 15 ans passées à l’Assemblée nationale, tous mes efforts étaient concentrés dans la défense des intérêts des 3P (paysan, pasteur, pêcheur). D’ailleurs, je ne peux vous dire le nombre d’appels venant de ces derniers que j’ai reçus, depuis la publication des résultats », a-t-il rajouté, face à la presse. Ainsi, poussant son argumentaire, l’ancien président du réseau des parlementaires pour le respect des droits humains, cite l’exemple d’un vieux qui a utilisé les services de sa fille pour lui tenir ce discours : « lorsque j’ai regardé la liste de tous les députés sans voir quelqu’un portant une écharpe et une chéchia rouge, je me suis dis que la voix des paysans s’est tue. Nous sommes inquiets, car personne d’autre ne va porter nos doléances ». Très touché par une telle remarque, le conférencier, qui faisait le bilan de 15 ans de sa vie de parlementaire, regrette : « l’Assemblée nationale est une tribune d’excellence qui me permettait de porter haut la voix des paysans et de me faire écouter par les décideurs, lesquelles ont pris beaucoup de décisions en faveur des paysans, grâce à mes interventions. Cependant, nous comptons poursuivre le travail avec notre plateforme, Force paysanne. D’ailleurs, cette plateforme est installée dans toutes les communautés rurales, dans l’unique but de défendre les intérêts de cette couche de la population. En ce sens nous avons mené une campagne pour l’obtention et le maintien de la subvention sur les engrais, les semences, et le matériel agricole, ainsi que la distribution des vivres de soudure aux paysans menacés de famine ». En outre, comme pour justifier son élection, Aliou Dia, dira que « son électorat est resté intact, les paysans, pasteurs et pêcheurs, qui ont toujours voté pour moi depuis plus de 15 ans, n’ont pas dérogé à la règle avec les législatives. Certes, je me suis beaucoup investi pour ces paysans, mais ils m’ont retourné l’ascenseur. Seulement j’étais défavorisé par ma position, pour avoir occupé la 9e place sur la liste nationale de BGG ». Toutefois, revenant sur ses relations avec le monde rural, l’ancien parlementaire considère qu’il existe une certaine complicité entre lui et les paysans. Car, ils vivent les mêmes réalités. « Les paysans me comprennent bien, mais moi aussi je les connais. Nous avons mis en place un réseau qui permet d’échanger à la minute, toutes les informations. Je suis issu du monde paysan, donc je ressens dans ma chair leur moindre préoccupation ». Aussi, le leader de Force paysanne a encore dévoilé une facette de son parcours de parlementaire. « Avec la fonction de président du réseau des parlementaires pour la défense des droits humains que j’assumais, j’ai visité plusieurs prisons du pays, avant de porter haut les revendications des prisonniers et des garde pénitentiaires », a-t-il laissé entendre. Et de bomber le torse : « nous avons réussi à humaniser les services carcéraux en interpellant directement les pouvoirs publics, qui ont pris très au sérieux nos inquiétudes ». Pour conclure, il s’est beaucoup attardé sur sa forte implication dans l’équipement des morgues de certains hôpitaux. D’autres sujets relatifs à la qualité des semences, aux dysfonctionnements liés à la campagne agricole, ont été abordés par Aliou Dia, face à la presse hier.