La déforestation, un phénomène récursif décourage les populations des départements de Linguère et Ranérou .Ces populations ont ras- le- bol de cette situation chaotique. Les coupeurs de bois, depuis presque une décennie, continuent de se servir de la nature sans se soucier de la régénération du patrimoine forestier. Nuit et jour, des camions gros porteurs, chargent le bois mort au profit exclusif des habitants de Touba et Louga, distants de moins de 200km des sources. Ce qui fait trembler les habitants et les amis invétérés de la nature.
Linguère et Ranérou constituent les deux départements les plus menacés au Sénégal en matière de déforestation. Entre les deux chefs-lieux de Département de deux régions administratives distinctes, les 139km qui, jadis et naguère, étaient comparables à des savanes boisées. Aujourd’hui, Djolof-Djolof et Ferlanké, pour la plupart des pasteurs, peinent en toute saison à la recherche de pâturages. Le paysage, déjà éprouvé par de longues années de sécheresse à l’image de celle très mémorable de 1973, offre des spectacles désolants. Les chercheurs de bois mort, tels des fauves affamés qui s’acharnent sur des bestiaux encore mal en point dans une nature trop peu généreuse, agresse impitoyablement la brousse. Ce déboisement sans cesse décourage les populations et désertifie la zone Ranérou-Linguère. Chaque jour qui passe, des camions de tous genres en provenance de ces deux localités transportent leurs fardeaux en direction de l’occident. Les environnementalistes peuvent aisément en imaginer les conséquences désastreuses. C’est ce qu’affirme avec quelque réserve le commandant du chef de Secteur des Eaux, forêts et Chasse de Linguère, Souleymane Ndoye: "Nous constatons une déforestation un peu partout dans le département de Linguère. Mais contrairement à ce que beaucoup de personnes pensent, quand on voit les camions chargés de bois mort ils pensent que tout le produit provient de Linguère. Je précise que la Communauté Rurale de Lougre Thioly ne fait plus partie du Département de Linguère. C’est du Département de Ranérou d’où proviennent la majeure partie des camions. Mais il y a quand même une partie de ces camions qui viennent de Diagaly, dans le Département de Linguère et là c’est le bois mort".
Selon le Commandant des Eaux, forêts et Chasse, il est préférable d’ôter ce bois mort de la nature pour amoindrir les risques d’incendie tout en renflouant les caisses de l’Etat. "Mieux vaut enlever ce bois mort que de le laisser sur place; si on le laisse sur place en cas de feu de brousse, nous constatons que cela donne de l’ampleur à ces feux de brousse; également cela peut diminuer le combustible critique sans compter les fonds destinés au Trésor qui fortifient les caisses de l’Etat", argumente-t-il.
Masse Ndiaye Djoloffactu