Les travailleurs du monde célèbrent,demain 1er Mai, la fête qui leur est dédiée, en souvenir des luttes menées ainsi que des sacrifices consentis, en 1886, par leurs camarades de Chicago dont le seul tort a été de réclamer l’instauration de la journée de travail de huit heures.
La Confédération nationale des travailleurs du Sénégal, forte de ses 76 organisations syndicales affiliées, compte organiser le défilé à Dakar et dans les régions du pays. Des centrales parmi les plus représentatives, notamment la Cnts/Fc, l’Unsas et la Csa, ainsi que d’autres organisations de travailleurs, seront également de la partie. Cela donnera un cachet particulier aux défilés à l’issu desquels les représentants de l’ensemble de la classe ouvrière sénégalaise remettront leur cahier de revendications au nouveau président, Macky Sall.
Mody Guiro, Secrétaire général de la CNTS : «Lutter pour l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs»
Le secrétaire de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal, la centrale la plus représentative du pays, affirme que son organisation est fin prête. Il souligne qu’au-delà de ce devoir de commémoration, la fête du travail offre l’opportunité de jeter un regard sur la situation mondiale. Elle est également une occasion de mettre l’accent sur les préoccupations des travailleurs du Sénégal.
Selon Mody Guiro, secrétaire général de la Cnts, cette commémoration survient cette année, dans un contexte de crise économique et sociale très aigue qui affecte les masses laborieuses. Après avoir réitéré les félicitations de sa centrale au nouveau président de la République Macky Sall, Mody Guiro ajoute que la Cnts, conformément aux valeurs, principes et missions définis par ses statuts, «réaffirme sa disponibilité à participer activement à la résolution des préoccupations majeures et légitimes du peuple, dans le cadre d’un dialogue social permanent et positif».
Reprise du dialogue social
Cependant, Mody Guiro dit attendre du nouveau régime une réaction rapide pour la reprise des discussions sur leurs préoccupations, et une satisfaction sur l’ensemble de ces questions. «Pour dire qu’il devient une nécessité de reprendre le dialogue social». Toujours, selon le patron de la Cnts, le renforcement du dialogue social et la garantie des droits «individuels et collectifs» des travailleurs constituent-ils le fondement de l’apaisement du climat social dans les entreprises et services du pays. «Mais cela passe nécessairement par le respect, de la part des employeurs, des dispositions règlementaires relatives à l’organisation des élections de délégués du personnel, à la garantie des droits d’organisation et de négociation collective, conformément aux dispositions des conventions 87 et 98 de l’Organisation internationale du travail».
Tout en rappelant que sa centrale invite au respect du dialogue social, Mody Guiro affirme qu’il y a lieu d’améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs. Selon lui, la Cnts a d’autres revendications d’ordre général «dont certaines tournent autour de la baisse des prix des denrées de première nécessité, de la crise scolaire et universitaire, de la fiscalité sur les salaires, de la situation des entreprises en difficultés ou liquidées, du respect des travailleurs face aux multiples tentatives de violation de leurs droits dans les services et établissements, entre autres revendications».
Mody Guiro n’a pas également oublié de mentionner les prix du carburant, pour dire qu’ils devront être revus à la baisse. «D’ailleurs, malgré les efforts du nouveau régime de procéder à une baisse des prix de certains produits, nous ne pensons pas avoir senti une baisse conséquente. Qu’a-t-on dit ou fait concernant le coût du loyer ? Et les autres revendications d’ordre sectoriels, la santé, et encore ? Rien pour le moment, alors que les travailleurs, dans ces conditions, ne savent plus quoi faire !», martèle-t-il.
Contre une invalidation de l’année scolaire
Conscient de la crise que traverse le système éducatif depuis plus d’une décennie, le secrétaire général de la Cnts évoque également les multiples grèves observées cette année par «des enseignants qui réclament le respect des accords par le gouvernement».
Aussi, lance-t-il un vibrant appel à l’ensemble des acteurs impliqués et à toutes les bonnes volontés à œuvrer pour éviter une invalidation de l’année scolaire «qui risquerait d’avoir des conséquences dramatiques sur l’avenir de nos enfants, mais aussi sur l’économie du pays». Revenant sur l’organisation de cette fête du travail, il a dit que toutes les dispositions ont été prises à leur niveau pour lui donner un cachet tout particulier.
«En effet, aussi bien dans la capitale que dans les régions de l’intérieur, nous avons fini d’afficher notre manifeste et conçu un programme de défilé qui sera sanctionné, à Dakar, par une remise de notre cahier de revendications dans les mains du président de la République. Dans les régions, nos camarades le remettront aux gouverneurs»