L’association des professeurs d’anglais du Sénégal a décerné le prix du meilleur professeur d’anglais du Sénégal pour l’année 2019. Djoubérou Tall, puisque c’est de lui qu’il s’agit s’est ouvert à Info école, votre portail préféré, exclusivement dédié à l’éducation. Originaire de Yaféra, village situé dans le département de Bakel, M. Tall est en service au Lycée de Pikine. Au cours de cet entretien, il revient sur sa distinction, la situation de l’enseignement de l’anglais entre autres.
Entretien…
Quel est le sentiment qui vous anime après avoir remporté le prix du meilleur professeur d’Anglais ?
Je rends grâce à Allah pour ce prix. Je remercie mes collègues de l’ATES qui ont porté leur choix sur ma modeste personne. D’autres professeurs, hommes et femmes dans les coins les plus reculés du pays, méritent cette distinction. Je dédie ce prix à tous les enseignants qui luttent pour le grand bien de l’école dans l’anonymat. C’est sans nul doute un sentiment de fierté qui m’anime. Je pense à mes collègues de Ndondol, Khombole et surtout ceux de Yaféra natal sans oublier le lycée de Pikine où mes vaillants et compétents collègues ne réclament que des infrastructures de qualité.
Comment et pourquoi est née l’association des professeurs d’anglais du Sénégal ?
ATES- Association of Teachers of English a vu le jour vers la fin des années 70 avec des pères fondateurs tels que Moctar Ba de l’université de Dakar. Je l’ai intégré depuis 2002. L’Association a des sœurs jumelles sous régionales et au plan international. Elle organise régulièrement sa convention annuelle dans une capitale régionale ou départementale, une journée dite ELD à l EBAD comme celle de ce 13 avril 2019 qui en est la 22e édition. Présente et dynamique dans les différentes régions du pays, ATES se veut le prolongement naturel et professionnel de la formation initiale que nous aurons reçue à l’ex ENS devenue FASTEF en vue du perfectionnement des professeurs certifiés et ceux en besoin de l’être. Certains de nos membres ont souvent participé à des séminaires et colloques Africains et internationaux.
Est-il facile d’enseigner l’anglais?
Enseigner l’anglais au moyen secondaire n’est pas facile. C’est vrai que les défis à relever pour l’enseignement l’anglais au moyen-secondaire sont nombreux. Les raisons sont nombreuses. Tous les acteurs du système doivent faire leur introspection.
Quels conseils conseils à donneriez-vous aux élèves qui rêvent d’exceller dans cette discipline ?
DJ T:.J’ai toujours essayé de faire comprendre à mes élèves que l’Anglais n’est pas seulement une langue ou discipline scolaire mais un outil de travail. Le premier conseil c’est d’aimer la langue, de faire abstraction des notes même si cela parait difficile. Je les exhorte à profiter des opportunités du net pour apprendre, comprendre et entreprendre. Les clubs d’Anglais et les sorties pédagogiques pour une immersion peuvent contribuer davantage à
faire aimer la langue. Qu’ils acceptant aussi que le professeur enseigne par l’Anglais.
Qu’est-ce qui vous a fait aimer l’Anglais ?
Franchement, j’ai pensé à l’Ecole Normale Supérieur suites aux grèves de 2003 et 2004 qui ont semblé mettre un frein à ma trajectoire d’étudiant en année de Licence. C’est est pourquoi j’ai fait le concours en 1995.
J’ai toujours été passionné de l’Anglais même si j’avais des dispositions avérées pour les sciences.
Qu’est-ce qui vous a le plus motivé dans ce métier ?
Ce que j’aime dans l’enseignement est la valorisation des ressources humaines. Le don pour former un enfant n’a pas de prix.
Votre dernier mot ?
Alhamdoulillah! Je dois terminer en lançant un message à mes jeunes collègues. La formation initiale sanctionnée par le diplôme de l’ENS ou de la FASTEF, à mon humble avis, est une attestation pour notre aptitude à enseigner. Les réalités pédagogiques et environnementales démontrent à suffisance que seule la formation continuée est gage de mise à niveau. La pédagogie est comme le marketing. Qui ignore les lois de l’offre et de la demande expose ses marchandises ou ses biens et services à la mévente et à la méfiance. Je dois encore une fois remercier ATES pour cette marque de reconnaissance et mes formateurs de la FASTEF et ceux de la Cellule pédagogique mixte de Dakar Banlieue en l’occurrence Mamadou Kally Diallo, Oumoul Fadly Ndiaye et Ndeye Madjiguéne Samb Dieng. Enfin, au nom des collègues, de l’administration, des élèves et leurs parents j’ invite les plus hautes autorités du pays à nous offrir un lycée flambant neuf InchAllah pour 2019-2000. Merci
Entretien réalisé par Beug Nabi